Poudlard Magic World
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 [fan fiction] D'Or et d'Argent

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Aaron Vallandil
Elève de Serdaigle
Elève de Serdaigle
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MessageSujet: [fan fiction] D'Or et d'Argent   [fan fiction] D'Or et d'Argent EmptyMer 30 Nov à 23:59

Première partie : d'Argent

Chapitre 1 : Vallandil, Alexandreï, Camillo

Par une fraîche matinée d’été, alors que les enfants les plus chanceux bénéficiaient d’un sommeil excessivement prolongé, même pour un jour de vacances, de beaux yeux d’ambre se posaient successivement sur les cheminées, qui ne servaient pas en cette saison, ni beaucoup le reste de l’année non plus, des immeubles d’un quartier de Londres. Elle semblait hésiter, car elle s’était arrêtée depuis dix minutes déjà. Le voyage avait dû être trop éprouvant pour elle, qui commençait à prendre de l’âge. Soudain, elle parut trouver ce qu’elle cherchait, car elle se laissa tomber en avant et vola paisiblement jusqu’à atteindre la corniche d’une petite fenêtre crasseuse au carreau de laquelle elle frappa plusieurs coups précipités.
- Tante Jeanne, le hibou ! brailla une voix d’enfant.
Celle que l’on venait d’interpeler ainsi était une femme d’un certain âge, recroquevillée dans un vieux fauteuil à bascule qui grinçait fortement. La Tante Jeanne avait le visage ridé, creusé par l’âge, et ses cheveux gris, sales et secs, étaient retenus en un minuscule chignon. Elle se leva lentement et, dans un effort qui lui parut surhumain, alla ouvrir la fenêtre à la jolie chouette qui s’engouffra bruyamment dans la petite pièce sombre, où attendaient autour d’une table une dizaine d’enfants. L’oiseau portait trois lettres, et un garçon habile eût vite fait de les lui enlever, pour les tendre ensuite à la vieille Tante Jeanne, qui s’était rassise dans sa chaise grinçante. Alors que les discussions allaient bon train tantôt, le silence se fit soudain. Trois enfants en particulier semblaient attendre un quelconque verdict. Enfin, Jeanne tendit une première enveloppe et d’une voix faible, elle dit :
- James, mon petit, viens-là.
Un garçon un peu plus grand que les autres se leva alors. Il était brun, ses yeux verts étaient vifs et il avait un air intelligent. Tremblotant, il s’approcha de la Tante Jeanne pour recevoir le courrier. Sur un ton qui se voulait rassurant, la vieille femme dit encore :
- Beauxbâtons, félicitations.
- Merci, souffla l’enfant.
Il semblait réellement soulagé et lorsqu’il revint à sa place, il serrait l’épaisse enveloppe contre lui, comme s’il eût peur qu’elle ne s’envole. Plusieurs enfants le félicitèrent d’un sourire, d’une tape sur l’épaule. Puis vint le moment de donner la seconde lettre. La Tante Jeanne appela :
- Approche, Eric, mon garçon.
Celui-ci avait les cheveux blonds, en brosse, et le teint pâle, comme les autres il n’était pas au mieux de sa santé. Il semblait paniqué, comme si on allait lui annoncer une date de mort prochaine. L’air désolé de la vieille n’arrangeait rien. Elle murmura :
- Durmstrang, Eric. Allons, ne pleure pas ainsi !
L’enfant avait en effet fondu en larmes. Il saisit néanmoins l’enveloppe et l’avenir qu’elle lui promettait, qui serait certainement meilleur que s’il l’avait négligée, et retourna prendre place à la table, où d’autres tentèrent de le réconforter du mieux qu’ils le purent. La dernière enveloppe à la main, elle appela :
- Aaron, mon enfant …
C’était un étrange garçon que cet Aaron. Tout d’abord par son physique : ses cheveux, que l’on remarquait au premier coup d’œil, étaient blancs, lisses et séparés en une raie bien nette ; quelques mèches tombaient sur ses yeux gris, qui étaient d’une étonnante profondeur et qui ne semblaient exprimer que de la tristesse et de la mélancolie ; enfin, son visage fin et ses oreilles en pointe ne laissaient planer aucun doute quant à ses origines elfiques.
Aaron était assis en bout de table, et les enfants se tassaient à l’autre, comme s’ils avaient peur de l’Elfe. Il en était toujours ainsi, et il était toujours mis à part. Mais cela ne paraissait pas le déranger outre mesure, au contraire, Aaron n’avait jamais l’air de chercher quelque compagnie.
Aaron tendit une main blanche vers la Tante Jeanne, qui dit :
- Poudlard, tu le sais.
L’enfant fit un lent signe de tête et attrapa l’enveloppe, puis retourna s’asseoir.
La vieille Jeanne frappa dans ses mains et les enfants sortirent de la pièce en courant, ayant hâte de retourner à leurs occupations puériles. Seul Aaron restait, le regard perdu dans le coin de ciel qu’offrait le carreau brisé de l’unique fenêtre de la pièce, il entendit néanmoins Tante Jeanne approcher.
- Tu n’as pas l’air heureux, souffla-t-elle. Pourtant, tu vas entrer dans une grande école. N’as-tu pas envie d’apprendre ?
Sans ciller, Aaron tourna son visage pâle vers la vieille femme dont l’échine fut parcourue d’un frisson. Le regard de l’enfant, si jeune, était pénétrant, dans le fond de ses yeux brillait une étrange lueur de folie, une soif de connaissance, un désir de prouver qu’il était loin au-dessus de ceux qui l’entouraient, qu’il valait mieux que l’impression qu’il donnait tout d’abord, de montrer au monde l’être exceptionnel qu’il comptait bien devenir. Lorsqu’il ouvrit la bouche et qu’un son en sortit, Tante Jeanne eut l’impression d’entendre le doux murmure d’un ruisseau tandis qu’Aaron disait, en reportant son étrange regard sur la fenêtre, symbole de liberté pour tous les enfants de l’orphelinat :
- J’apprendrai, mais je ne reviendrai pas.



À quelques centaines de kilomètres de Londres et de l’orphelinat où Aaron venait de recevoir sa lettre d’admission à l’école de sorcellerie d’Angleterre, Poudlard, au milieu d’une immense forêt à la végétation abondante, se dressait un grand château, dont la construction remontait très certainement à la Renaissance. Il appartenait à l’une des grandes familles de la noblesse britannique contemporaine, qui l’habitait toute l’année. Ce jour-là, les Alexandreï devaient recevoir des amis de leur qualité, et le seul à ne pas prendre part aux préparatifs était bien le fils unique de Georges et Geneviève Alexandreï. Il était enfermé dans sa chambre, et il doutait fort qu’on lui permette d’en descendre avant plusieurs heures. « Nous avons à traiter d’affaires qui ne te concernent en rien », lui avait-on dit. Le garçon avait bien compris qu’il ne devait en sortir sous aucun prétexte.
Evan, car c’était le prénom que les Alexandreï avait donné à leur fils, tournait en rond depuis quelques minutes. Il y avait à peine une heure qu’il avait reçu la lettre de l’école de Poudlard, mais ses parents n’avaient pas eu l’air de s’y intéresser : alors qu’il comptait le leur annoncer, on lui avait ordonné de rester dans sa chambre jusqu’à ce que les invités soient partis. Evan détestait les invités de ses parents, lorsqu’il lui était permis de descendre manger en leur compagnie. Ils disaient toujours la même chose en sa présence, parlaient de choses sans intérêt, et dès qu’il était reparti, ils abordaient les sujets qui intéressaient le garçon. Ce jour-ci, Evan avait décidé qu’il entendrait tout ce qu’ils avaient à dire « qui ne le concernaient en rien ». De plus, les invités étaient les Warren, des amis de son oncle, Ryan, qu’il n’avait pas vu depuis bien longtemps. Ils apportaient toujours de drôles de nouvelles, mais Evan n’avait jamais le droit d’entendre le mot de la fin. Les bruits étouffés d’une agitation dans le hall parvinrent aux oreilles du garçon, qui alla aussitôt déplacer un coin de tapis pour déplacer la planche qui était en dessous. Quand ce fut fait, un courant d’air frais lui indiqua que rien ne bouchait ce qui avait dû être ajouté pour servir de voie d’aération quelques années avant que ses parents ne récupèrent le château et y rajoutent quelques étages, dont celui-ci. Bien que la chambre fut au sixième étage, Evan entendait ainsi ce qui se disait dans le hall, et c’était déjà une bonne chose, même s’il ne s’y disait pas beaucoup. L’idéal aurait été de trouver un ancien conduit qui déboucherait dans un coin de la salle à manger, mais Evan avait cherché pendant longtemps, en vain.
- Nous sommes ravis de votre visite, disait une voix qu’Evan reconnut comme étant celle de son père.
- Je suis heureux d’être enfin arrivé, répondit Ignace Warren. Le voyage n’a pas été de tout repos …
Ignace Warren était l’ami de l’oncle d’Evan, Ryan Alexandreï, et l’ami de son père également, bien que les deux hommes ne s’entendent pas sur un grand nombre de choses. Il venait rarement chez les Alexandreï, mais c’était simplement pour cause de l’énorme quantité de travail qu’il avait. Les deux hommes continuèrent d’échanger des politesses tout en se dirigeant vers la salle à manger où le repas aurait dû être servi depuis déjà vingt minutes. Ignace Warren arrivait toujours en retard.
Evan, qui était allongé sur le sol de la chambre et avait collé son oreille près du parquet, bondit sur ses pieds et courut à la porte. Il l’entrouvrit, et s’assura rapidement qu’aucun domestique ne traînait dans le couloir. Non, bien sûr, il n’y avait personne, ils étaient tous en bas, on pouvait avoir besoin d’eux à tout moment. Sur un claquement de doigts, ils devaient être là, et pas question de transplaner. Evan avança rapidement le long du corridor qui avait été négligé par les femmes de ménage ce jour-là, puisque les invités ne le verraient probablement jamais. Le reste de la maison devait être impeccable, et le garçon allait s’en apercevoir s’il descendait par les escaliers principaux. Mais il savait bien que dans ce cas-là, il serait tout de suite repéré ou entendu par des domestiques et renvoyé aussitôt dans sa chambre. Il préféra tourner à gauche au bout du couloir et traverser une tapisserie ancienne pour descendre des escaliers tortueux et sales, où l’on n’y voyait pas plus loin que le bout de son nez. Evan connaissait ces marches par cœur, mais il préférait y voir clair, aussi sortit-il sa baguette de sa poche.
Elle était particulière, cette baguette. Elle avait été faite en bois de bambou, et contenait une griffe de dragon. Le père d’Evan l’avait achetée en Chine, pays dont les habitants étaient réputés pour pratiquer une magie très puissante, durant l’Antiquité tout du moins. Le jeune Evan savait qu’il lui fallait en prendre soin, car elle avait coûté assez cher, même pour son père. Il s’éclaircit la voix et lança « Lumos ! ». L’extrémité de sa baguette s’éclaira d’une faible lueur cependant suffisante pour avancer sans peine et distinguer ses pieds. Ayant été élevé dans une famille de sorciers, Evan avait appris à se servir des sorts simples tels que Lumos. De plus, comme il était dans une maison sorcière, personne ne pouvait savoir s’il avait utilisé la magie ou non, donc il pouvait s’en servir sans problème vis-à-vis de la justice qui lui interdisait normalement d’en faire usage.
Il descendit deux à deux les marches de l’escalier et arriva bientôt dans un autre couloir, toujours aussi sombre. Il était un peu humide, également, mais cette atmosphère ne déplaisait pas trop à l’enfant. Du moins, il la trouvait supportable, surtout si c’était pour entendre ce que disaient ses parents ! Il marcha soudain dans une flaque d’eau et sursauta. Elle était glaciale, Evan retira aussitôt son pied maintenant trempé et gelé, se maudissant lui-même ne n’avoir pas fait assez attention à ce qu’il faisait. Il arriva bientôt là où le mur se transformait en simple panneau de bois épais, mais qui laissait cependant passer les sons. Ce panneau donnait sur la salle à manger, et était caché par un tableau, mais les Alexandreï en connaissaient tous l’existence. Evan ne se demanda jamais pourquoi ses parents n’avaient pas interdit l’accès de ce passage secret. Il ne se le demandait pas en ce moment même, car il parvenait enfin à entendre la conversation entre son père et Ignace Warren et celle-ci requérait toute son attention.
- Je crois que nous avons tous compris la situation, disait une voix d’homme, celle de Sir Warren. Et il nous faut maintenant prendre une décision.
- Pour ma part, répondit Sir Alexandreï, je ne sais pas bien si …
- Je connais votre problème, coupa Ignace. Et je pensais les prendre en charge toutes les deux. Elles sont jeunes, la plus âgée a seulement six ans … Et je sais combien vous avez de difficultés avec Evan !
Evan fut surpris des paroles de son parrain. Il ne pensait jamais entendre cela sortir de la bouche de cet homme si gentil avec lui pourtant, et puis Evan ne pensait pas non plus être un poids pour ses parents. Qu’avaient-ils donc à lui reprocher ? Hormis le fait qu’il écoute aux portes alors qu’on lui avait interdit de se mêler des affaires des adultes …
- Vous m’ôtez une belle épine du pied, Ignace, fit le père d’Evan avec un soupir de soulagement. En tant qu’oncle, il aurait été normal que je m’occupe des deux enfants à la malheureuse mort de leur père, mon frère … Et Evan me pose suffisamment de problèmes comme cela.
- Alors, c’est entendu. Elles viendront vivre chez moi dès septembre, quand le ministère se sera occupé des procédures administratives. Je pense qu’elles pourraient venir voir Evan de temps en temps, il ne voit pas beaucoup d’enfants de son âge, ce garçon …
- Cela lui fera peut-être du bien. Mais je ne peux pas compter sur lui, il est si inconscient, si dépendant de nous …
Evan refusa d’en entendre plus, il bouillonnait intérieurement et en voulait affreusement à son père et à son parrain. Tout en remontant vivement les marches, il pensa : « Alors comme ça, je suis inconscient, dépendant d’eux ? On va voir ça ! ». Il détesta ses parents sur le moment, car il était certain que sa mère était du même avis que Sir Alexandreï et Sir Warren, il ne pouvait pas en être autrement, elle l'était toujours. Lorsqu’il eut atteint la porte de chambre et qu’il l’eut claquée derrière lui, il décida de partir de la demeure familiale à l’instant même. Il allait prouver à son père qu’il pouvait parfaitement s’en sortir tout seul ! Il dénicha une grande valise dans un coin de la pièce et l’ouvrit grand. Il y jeta les affaires scolaires que ses parents avaient jugées bon d’acheter avant la rentrée, sans lui demander son avis, quelques vêtements, car il était tout de même censé tenir l’année avec ce qu’il emportait, des livres divers, quelques friandises qui traînaient ci et là. Le plus important à présent, c’était l’argent. Evan n’avait jamais eu d’argent de poche, car habitant chez ses parents et n’en sortant pas beaucoup, il n’en avait pas besoin : il se débrouillait pour se faire offrir la plupart des choses qu’il voulait. Il boucla son bagage en sautant dessus pour que le système de fermeture se mette en place correctement et attrapa une veste au portemanteau, puis sortit de la chambre. Une fois de plus, il ne rencontra personne dans les couloirs, à croire qu’ils étaient tous en train d’écouter aux portes pour savoir de quoi parlait celui qu’ils appelaient « le Maître » ! Lorsqu’il passa devant les appartements de ses parents, il hésita. Il lui fallait de l’argent, mais pouvait-il vraiment le leur voler ? Le temps de réfléchir aux conséquences de son acte, le méfait était déjà accompli. Ses parents avaient confiance en leurs domestiques et ne fermaient ainsi pas les portes du château à clef.
Evan arriva à gagner la route sans problème et appela le Magicobus en faisant un signe de sa baguette. Le gigantesque bus violet à étages surgit aussitôt de nulle part, et le contrôleur lui demanda où il voulait aller, ce à quoi Evan répondit :
- À Londres !
Dans le hall de la demeure des Alexandreï, Sir Warren et son hôte se préparaient à se quitter, le premier ayant à faire et ayant à le faire dans les moindres délais. Ignace Warren allait franchir la porte, après avoir refusé que le frère de son défunt ami le raccompagne, lorsque le père d’Evan posa une question à laquelle il n’avait même pas pensé avant :
- Et au fait, quels sont les noms des enfants ?
Warren se retourna vers Alexandreï et répondit, sur un ton las et surtout, fatigué :
- Lynda et Clémence. Ryan a toujours eu peu de goût dans le choix des prénoms …


Dernière édition par le Sam 3 Déc à 14:32, édité 1 fois
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Aaron Vallandil
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MessageSujet: Re: [fan fiction] D'Or et d'Argent   [fan fiction] D'Or et d'Argent EmptyJeu 1 Déc à 0:00

Retournons à Londres, la capitale de la Grande-Bretagne. Le même jour, alors qu’Evan Alexandreï subissait les virages tortueux que prenait le Magicobus et qu’Aaron Vallandil rêvait à ses prochains jours à Poudlard, un troisième oiseau volait au-dessus de la ville pour apporter une lettre à un enfant. L’enfant en question était un troisième garçon, celui-ci marchait dans la rue en direction d’un café dans lequel il avait pour habitude de retrouver quelques de ses amis, car il n’avait rien à faire chez lui, et il préférait être ailleurs, de toutes les façons qui soient. Car sa famille n’avait pour ainsi dire pas beaucoup d’argent, et trop d’enfants à nourrir. Celui-là était l’aîné et venait après lui trois garçons et deux filles. Le père buvait trop et parlait souvent pour ne rien dire, et la mère ne disait pas un mot et pleurait beaucoup. Dans ces conditions, il valait mieux être dehors même par mauvais temps, pour le garçon.
Le hibou porteur de la lettre se posa sur l’une des tables du café autour de laquelle discutaient déjà cinq adolescents qui furent très surpris par l’arrivée d’un oiseau aussi inhabituel dans la ville qui était la leur. Un d’entre eux eut cependant le réflexe de tendre la main vers l’enveloppe et de la détacher de la patte de l’animal. Il parcourut rapidement des yeux l’adresse et la fourra dans la poche intérieure de son manteau, sans plus de cérémonie.
Un quart d’heure plus tard, le destinataire de la lettre, Mikael de son prénom, Camillo de son nom, arrivait au café où ses amis semblaient déjà en grande conversation. Il fut néanmoins salué comme à l’accoutumée et la journée se déroula aussi rapidement que les autres pour Mikael, premièrement parce qu’ils étaient en vacances, deuxièmement parce qu’il était tellement tendu à l’idée de revenir chez lui le soir que le temps filait à une vitesse éclair. Alors qu’il allait prendre le chemin qui le reconduirait chez lui, le cœur gros, des pas se firent entendre dans son dos et il se retourna pour voir arriver Stephan, celui qui avait eu la bonne initiative de récupérer la lettre avant qu’elle ne tombe entre de mauvaises mains. Stephan n’en avait pas encore parlé à son ami, et il trouvait le moment bien approprié pour le faire. Il sortit la lettre de sa poche et la tendit à Mikael, qui la saisit. Elle était un peu cornée, mais le garçon s’intéressa surtout à l’adresse : c’était celle du café. À ce moment, Mikael éclata de rire, un rire d’enfant qui résonna dans la ruelle déserte et qui fit apparaître un sourire sur le visage de Stephan qui entreprit de lui expliquer :
- C’est une lettre d’admission à une école, Mike, ça va faire plaisir à tes parents … Mais par contre, c’est pas une école très normale, tu vois …
- Je ne vois pas ce que tu veux dire.
Et Mikael était sincère. En effet, il était d’origine moldue, et ne connaissait alors pas du tout le monde des sorciers, dont il ne soupçonnait même pas l’existence. Stephan était un sorcier qui venait de terminer ses études, mais il se trouvait confronté à un drôle de problème. Comment expliquer à un garçon qui n’a jamais entendu parler de magie de toute sa vie qu’il allait entrer dans une école où l’on apprenait à se servir de cette même magie ? Finalement, il répondit :
- Écoute, quand tu seras chez toi, installe toi tranquillement et lis la bien du début à la fin. Je te jure que c’est pas une blague. Viens me voir demain, je t’expliquerai.
Sur ce, Stephan fit demi-tour et laissa Mikael planté au milieu de la route, la lettre à la main. Le garçon finit par hausser les épaules et ranger la lettre. Il s’en occuperait plus tard, il avait le temps, surtout si c’était une lettre d’école. Il repartit à son tour dans l’autre sens, en direction de ce qu’il avait du mal à appeler sa « maison ».
Ce n’était pas une maison, juste un appartement situé au rez-de-chaussée d’un immeuble qui tombait en morceaux. Il n’était composé que de trois pièces : la cuisine-salon-chambre-des-enfants, la chambre des parents et la salle de bain. Mikael évitait le plus possible de s’y trouver à toute heure de la journée ou même de la nuit. C’était pourquoi il passait nombre de ses jours de vacances chez des amis ou simplement à traîner dans la rue.
D’ailleurs, il n’attendait pas les vacances pour traîner dans la rue : il était probablement l’élève qui avait le plus manqué de cours de toute son école, ou plutôt ses écoles, car il avait été renvoyé maintes fois et ses parents se demandaient comment ils arriveraient à trouver un collège qui veuille bien l’accueillir, au vu de son dossier scolaire. Insolence, arrogance, aucun effort dans le travail, indiscipliné, sauvage même d’après un professeur particulièrement ébranlé par les quelques heures pendant lesquelles il avait eu Mikael en face de lui. Cependant, le garçon n’était pas idiot : en « empruntant » des livres, il avait réussi à suivre à peu près le programme scolaire, mais il avait horreur que l’on lui donne des ordres, ce qui rendait tout enseignement difficile. Il s’était décidé à faire des efforts s’il était accepté dans un quelconque collège, mais par contre, il ne faisait aucun effort pour trouver un collège qui veuille bien l’accepter.
Il arriva enfin devant l’immeuble dont la porte n’avait même plus de code d’entrée. En réalité, il n’y avait même plus de porte, elle était tombée il y avait de cela quelques mois, et personne ne s’était occupé de la remettre sur ses gonds. Il enjamba ce qui avait été le cadre d’une lourde porte de bois peint et avança dans le hall d’entrée glacial, dont le sol était en morceau et les murs couverts de graffitis sombres. Il atteignit bientôt l’appartement de ses parents et entra. Il avait dans l’idée de s’enfermer dans la salle de bain pour être tranquille et ne pas réveiller ses frères et sœurs, mais il s’aperçut bien vite que le frère âgé d’un an de moins que lui ne dormait pas. Il lui adressa un sourire pour le rassurer et passa bien vite dans la pièce à côté. Il n’essaya même pas de faire fonctionner la dernière ampoule de la maison, car il savait bien que personne n’avait pris la peine d’en racheter une autre pour la remplacer aujourd’hui. Il s’assit dos au mur dans l’étroite pièce et dû craquer une allumette, sortie tout droit de sa poche, pour ouvrir la lettre. Une seconde pour en lire la moitié, une troisième pour la finir. Et une quatrième pour relire le tout. Ce ne pouvait pas être vrai, c’était ridicule, se disait Mikael, assis sur le carrelage froid de la salle de bain. Une école qui enseignait la magie, n’importe quoi. Même si Stephan lui avait assuré qu’il ne plaisantait pas, le garçon doutait fort de la parole de son ami et se promit de lui rendre visite le lendemain, afin d’obtenir quelques informations qui pourraient l’éclairer. Il plia la lettre et la rangea précieusement dans une autre poche de ses vêtements. Lorsqu’il alla se coucher peu après, il se mit à penser bien malgré lui : et si c’était vrai ? Si cette école existait vraiment ? Si l’on y enseignait réellement la magie ?
Mikael ne pu dormir en raison de ces pensées qui l’assaillirent toute la nuit.
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Aaron Vallandil
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MessageSujet: Re: [fan fiction] D'Or et d'Argent   [fan fiction] D'Or et d'Argent EmptyJeu 1 Déc à 0:01

Chapitre 2 : La mort de Fôndepposh

Après un voyage mouvementé durant lequel Evan avait préféré rester assis plutôt que de se risquer à se lever, même pour regarder par les fenêtres derrières lesquelles on ne voyait pas grand-chose, tant le Magicobus roulait vite, le contrôleur annonça qu’ils arrivaient à Londres (« La capitale de l’Angleterre » avait ajouté inutilement le conducteur sur un ton cérémonial) et le jeune Alexandreï fit l’erreur de se mettre debout avant que le bus ne s’arrête. Il fut propulsé dans le fond du véhicule magique et roula en boule sur son sol sous les regards amusés et les rires peu discrets des voyageurs. Même le contrôleur était hilare lorsque, le dangereux Magicobus s’étant arrêté devant le Chaudron Baveur, il vint aider Evan à se relever et à descendre sa valise sur le trottoir. Il souhaita une bonne fin de vacances au jeune garçon et disparut dans la nuit. L’enfant s’épousseta les épaules avec une nonchalance hautaine et entreprit de tirer sa valise jusqu’à l’intérieur du pub devant lequel il avait demandé à s’arrêter.
Il se dirigea vers le comptoir derrière lequel le regardait un homme qui parut soudain le reconnaître. Les Alexandreï étaient connus du barman, et leur fils également. Il demanda à Evan s’il voulait une chambre, et après une réponse positive lui donna une clef et un numéro. Il était venu au Chaudron Baveur parce qu’il était certain que cet homme, même s’il savait qui il était, n’irait pas dire à ses parents qu’il était là. Evan refusa l’aide qu’on lui proposait pour monter sa valise et eut toutes les peines du monde à la traîner à l’étage. Il se laissa tomber sur le lit, dont les draps sentaient fortement la lessive, du moins d’après le garçon qui n’avait pas une très grande connaissance en matière de lessive, et porta sa main à sa poche en priant pour que ses lunettes ne se soient pas cassées dans le bus. Malheureusement, elles n’avaient pas résisté au choc lors de la chute du garçon, qui s’en trouvait fort ennuyé. Il n’avait pas particulièrement l’intention de travailler pendant son séjour sur le Chemin de Traverse, mais il allait être obligé de lire, forcément. Bien entendu, il connaissait la formule qui pouvait les remettre en état, mais il ne se souvenait que trop bien de la dernière fois où il avait voulu réparer quelque chose, deux mois plus tôt.
Il s’agissait d’un vase précieux auquel sa mère tenait beaucoup, qu’Evan avait fait tomber par inadvertance, en traversant le salon en courant. Ses parents étant absents, comme il était souvent le cas, le garçon avait décidé de réparer lui-même sa bêtise. Lorsqu’il avait lancé la formule, le vase, ou plutôt ses morceaux avaient formé une sculture de mauvais goût d’une teinte rose bonbon. Evan ne tenait pas à ce que ses lunettes deviennent une horrible œuvre d’art contemporaine vert pomme ou orange vif. Peut-être aurait-il pu les vendre et en tirer un bon prix, mais ce n’était pas ce qu’il voulait, bien qu’il ne dédaignait pas l’argent. Il n’avait pas besoin de ses lunettes dans l’immédiat, aussi pensa-t-il demander à un sorcier plus doué que lui de s’en occuper dès le lendemain. Peut-être le barman pourrait-il le faire …

Aux premières heures du matin, le jeune Evan fut réveillé par une affreuse voix de crécelle qui paraissait tenter de chanter quelque chose en français. Il parlait parfaitement le français, tout comme l’anglais, et trouva les paroles complètement stupides. Et puis, la voix lui donnait mal à la tête. Le garçon bondit hors de son lit, surpris par ce réveil forcé, et mit quelques minutes à comprendre qu’il s’agissait de la voix du miroir, qui sembla remarquer qu’il était réveillé car il demanda :
- Cela vous plait-il ?
- Non, pas du tout, répliqua Evan d’une voix encore endormie par le long sommeil dont il avait bénéficié.
Il était furieux d’avoir été tiré du lit si tôt mais l’air frustré du miroir, sur lequel apparaissait un drôle de visage rond et plat comme une assiette, l’amusa beaucoup et il ne put s’empêcher de lancer, après s’être habillé et lavé les dents :
- Si vous voulez un conseil, laissez tomber les aigus. C’est très désagréable pour les clients et je ne pense pas que ça vous fasse beaucoup de bien …
Et il descendit prendre son petit-déjeuner.
Il était à présent de bonne humeur, car les paroles en français lui avaient rappelé son enfance à Paris. Evan était en effet né d’un père britannique et d’une mère française. Sitôt leurs études terminées, les deux frères Georges et Ryan étaient partis en France, malgré les réticences de leurs parents, où ils s’étaient finalement tous deux mariés et installés. Evan avait donc grandi dans la capitale du pays, bien heureux et conscient de sa chance. Mais lorsque était venu le dixième anniversaire d’Evan, son père avait jugé qu’il serait mieux de revenir vivre en Angleterre pour que son fils puisse commencer à prendre des cours de magique théorique qui prépareraient son entrée à Poudlard. Evan n’avait jamais aimé ces cours, donnés par de vieux professeurs prétentieux et arrogants. Le garçon n’avait guère apprécié la décision de ses parents, mais il n’avait pas eu le choix.
Lorsqu’il eut avalé l’énorme bol de chocolat chaud qu’il avait commandé en guise de petit-déjeuner, Evan se leva pour quitter la salle déjà bondée malgré l’heure matinale et passer dans l’arrière-cour du pub, qui servait aussi à entreposer les poubelles, dont l’odeur fit plisser le nez du garçon. La plupart des enfants de son âge qui venaient là avaient besoin d’aide pour entrer sur le Chemin de Traverse. Mais ce n’était pas la première fois pour Evan, ses parents lui avaient déjà fait visiter quelques boutiques plusieurs fois et lui avaient expliqué comment passer. En cela, il pouvait leur être reconnaissant, mais depuis la veille, il avait du mal à l’être pour quoi que ce soit. Il fouilla dans sa poche pour en sortir sa baguette magique et compta les briques du mur du fond, puis donna un petit coup sur l’une d’entre elles. Elles s’écartèrent lentement pour laisser apparaître l’unique rue exclusivement sorcière de Londres, où tous les élèves de Poudlard venaient acheter les fournitures demandées par l’école car nécessaires au bon déroulement de l’année scolaire : le Chemin de Traverse.
La première chose que voulait faire le garçon était de se rendre à Gringotts, la banque des sorciers, « la plus sûre au monde » disait son père. Il monta bientôt les marches du bâtiment de pierre blanche et franchit le portail en bronze que gardait un vieux gobelin qui regarda Evan d’un air suspicieux. Il fut tenté de lui tirer la langue, mais se résigna : après tout, il n’était plus un gamin, il avait onze ans, ce qui constituait son record actuel. Il arriva dans le hall et patienta derrière un sorcier étrange, à la barbe naissance et à la moustache finement taillée, qui semblait nerveux. Quand son tour vint enfin après une attente qui lui parut durer une éternité (cinq minutes, en réalité), le jeune Alexandreï s’avança et exposa son problème au gobelin qui le regardait du haut de sa chaise, derrière le minuscule comptoir : il possédait un compte personnel sur lequel il avait une petite somme d’argent et dont il gardait la clé sur lui. Mais ses parents avaient le pouvoir de lui en interdire l’accès quand bon leur semblait, et Evan aurait souhaité savoir s’il n’y avait pas un moyen d’avoir un contrôle exclusif sur son compte. Le gobelin déclara qu’il fallait vérifier le contenu de son coffre, et soumettre une demande en fonction. Evan ne comprit pas bien où il voulait en venir mais comprit que cela prendrait un certain temps. Le gobelin lui tendit un parchemin et une plume et le garçon voulut sortir ses lunettes, par habitude. Il portait en permanence de discrètes lentilles de contact mais pour lire ou écrire, il était obligé de mettre ses lunettes, car il n’y avait aucun traitement pour son problème visuel. Les lunettes étaient cassées à présent, et Evan les montra au gobelin.
- Excusez-moi, commença-il. Mais pourriez-vous … ?
Il n’eut pas besoin d’en dire plus. Avec un air las, le gobelin tendit un long et fin doigt vers les lunettes qui se réparèrent instantanément sans qu’il eût besoin de prononcer une quelconque formule. Evan le remercia, les mit et aussitôt tout lui parut plus net, ce qu’il appréciait grandement. Il signa le papier du gobelin en espérait avoir bien lu et surtout bien compris de quoi il s’agissait. Le gobelin fit appeler un collègue qui entreprit de conduire Evan jusqu’à l’entrée du conduit des rails et de l’aider à monter dans un petit wagon dans lequel il sauta à son tour.
Evan n’était jamais monté dans un tel véhicule et, tout aussi excité qu’il était à l’idée d’un voyage dans les souterrains de Londres, il éprouvait un peu d’appréhension. On lui avait raconté quantité d’histoires à ce sujet et il espéra que la rumeur qui disait que les coffres étaient gardés par des bêtes féroces, était fausse. Il ne tenait pas à se retrouver nez à nez avec quelque animal que ce soit. Le gobelin, dont Evan appris peu après qu’il s’appelait Fôndepposh, fit démarrer le wagonnet qui partit à une grande vitesse, plaquant ses passagers en arrière. Puis il plongea brusquement et Evan crut que ses entrailles allaient remonter, tout comme son petit-déjeuner. Cramponné de toutes ses forces aux bords glissants de l’engin qui semblait tomber, il se demanda comment il arrivait à rester au fond du wagonnet qui continuait à descendre, et il souhaita vivement que la pente se redresse bientôt. Quand son vœu fut exaucé, il se jura d’éviter tout prochain passage à Gringotts, même s’il devait avoir les poches vides.

Si Evan avait été plus attentif, il aurait pu remarquer, à côté des rails, une silhouette accroupie cachée par l’obscurité qui régnait, car la plupart des torches avaient été éteintes. L’homme, car c’en était un, assurément, se tenait là depuis un bon moment déjà et frissonnait sous une fine cape d’été. Il était là pour affaires, comme il le disait, mais voulait à tout prix éviter une confrontation avec les gobelins, car les pouvoirs de ces derniers surpassaient de loin les siens qui pourtant n’étaient pas communs. Quand le wagonnet qui transportait le jeune Alexandreï fut passé, il se leva lentement et sortit de sa poche sa baguette, avec laquelle il donna un petit coup dans l’air. Un minuscule sablier apparut. Son armature était d’argent et son sable était d’un bleu azur, une lumière froide en émanait. Le sorcier l’examina et eut un rictus malfaisant : il restait encore deux minutes avant le début.
Et deux minutes plus tard, le sorcier lança le sort qui mit en route les évènements.

Evan trouvait Fôndepposh agité depuis quelques minutes, mais il n’en voyait pas la cause. Peut-être que le gobelin était nouveau à ce service, et qu’il n’avait pas l’habitude de conduire un wagonnet ? Peut-être qu’il avait peur que l’engin explose ou déraille ? La faible lumière que produisaient les rares torches accrochées au mur s’éteignit et les deux passagers furent plongés dans les ténèbres.
Evan, qui priait pour que le reste du voyage se déroule sans encombre, fut soudain surpris par un arrêt brutal du petit wagon qui bascula soudain sur le côté et vacilla sur le rail. Le garçon arrêta aussitôt de bouger, il commença à paniquer lorsque, la tête penchant vers ce qu’il pensait être le mur, il sentit un courant d’air glacé monter. Il en conclut qu’ils étaient au-dessus d’une sorte de ravin et que la chute ne lui serait guère agréable, quoique longue, si elle avait lieu. Le gobelin agit immédiatement, sautant sur les rails. Evan crut qu’il l’abandonnait, et le maudit intérieurement. Mais Fôndepposh agrippa de ses doigts maigres et fébriles la manche gauche du garçon au moment où le wagonnet tombait dans le vide. Le gobelin l’aida à remonter sur les rails où il s’assit, tremblant un peu sans se l’avouer.
- Restez immobile, je vous prie, dit finalement le gobelin de sa voix grincheuse. Il doit y avoir un problème technique …
- Hm …
Evan n’eut pas la force d’en dire plus. Ils étaient plongés dans une épaisse obscurité qui semblait lourde malgré le vent frais qui soufflait sur les deux personnages bloqués sur les rails. Le garçon se demanda pourquoi le gobelin n’utilisait pas « Lumos », car il en avait assez de ne rien y voir. Fôndepposh répondit à sa question, comme s’il eût lu dans ses pensées.
- On a lancé un sortilège d’obscurité …
Evan perçut dans sa voix cette fois une légère pointe d’inquiétude, ce qui n’arrangea rien à la situation. Le gobelin continua :
- Restez près de moi. Il ne faudrait pas que …
Mais il se tut brusquement. Puis, un son de tonnerre étouffé leur parvint, aussitôt suivi d’une explosion lointaine qui fit cependant trembler avec force les maigres rails sur lesquels ils se tenaient. Evan s’accrocha de toutes ses forces pour ne pas tomber, et il sentit bientôt que quelque chose tombait du plafond tout autour de lui. Il s’en saisit d’une qui était tombée non loin et en conclut qu’il s’agissait d’un éclat de roc qui avait dû se décrocher lors de l’explosion qu’il avait entendue. Il voulut en faire part à Fôndepposh, mais quelque chose ébranla une seconde fois les rails et Evan crut qu’il allait être projeté dans le vide. Tout trembla un instant, un morceau de roche fendit l’air en direction du garçon qui sentit son contact froid puis le sang chaud couler sur son visage, puis plus rien. La voix claire du jeune Alexandreï résonna tandis qu’il appelait :
- Fôndepposh ?
Mais il ne reçut aucune réponse. Fôndepposh avait dû tomber.
Il comprit alors qu’il était seul. Seul, dans le noir complet créé par un puissant sortilège d’obscurité que même un gobelin n’avait pu défaire, sur des rails branlants au-dessus d’un ravin dont il ne pouvait même pas imaginer la profondeur, à plus d’un kilomètre sous terre, secoué par des explosions lointaines et menacé par des chutes de roc qui pleuvaient comme des flèches de temps à autre, comment allait-il donc pouvoir s’en sortir. Il ne s’en sortirait pas. À cette pensée, sa gorge se noua, le rythme des battements de son cœur s’accéléra et il se tint encore plus fort aux rails. Non, ce n’était pas possible. Il ne pouvait pas rester là sans rien faire, tout de même. Il ne savait pas bien quel était le chemin à emprunter pour remonter à la surface, ni ce qu’il pourrait rencontrer en rampant à l’aveuglette, mais cela méritait une tentative. Alors qu’il se préparait à commencer à avancer, il se rendit compte qu’il n’était pas vraiment seul.
Il percevait une puissante respiration, au rythme lent et paisible. Elle provenait de quelque chose qui se tenait non loin devant lui, mais il n’aurait su dire de quoi il s’agissait, cependant, ce n’était selon toute probabilité pas un être humain, ni un gobelin. Une odeur de souffre et de brûlé en émanait, qu’Evan n’appréciait pas trop. Mais ce n’était pas vraiment le moment de s’occuper de choses aussi futiles. Soudain, la chose émit un grognement qui pétrifia Evan. Il venait de comprendre de quoi il en retournait, et si la chose pouvait le voir, alors c’en était fini du pauvre garçon.
C’était un dragon.
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Aaron Vallandil
Elève de Serdaigle
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MessageSujet: Re: [fan fiction] D'Or et d'Argent   [fan fiction] D'Or et d'Argent EmptyDim 4 Déc à 1:33

Chapitre 3 : Argent

Aaron dormait, pelotonné dans une vieille couverture qui était à présent en lambeaux. Son sommeil était agité et inconfortable, comme toujours, mais comment pouvait-il en être autrement lorsque l’on était enroulé dans ce qui ressemblait à un vieux chiffon et plié en deux pour ne pas gêner les autres ? Il fut soudain réveillé par un coup de pied donné par un homme grand comme la tour Effel et maigre comme du fil de fer, aux cheveux bruns et mal coiffés, qui lui grommela de se lever sur l’instant. Aaron obéit malgré son envie pressante de l’étrangler. Car le garçon aux cheveux blancs n’était pas d’une grande force, au contraire, et il lui aurait été difficile de faire quoi que ce soit à celui qui venait de le tirer d’un court sommeil. Aaron était assez petit, et fragile d’apparence. Souvent malade, il n’avait presque pas de force dans les bras, et pas beaucoup plus dans les jambes. Juste assez pour marcher, il était heureux que l’orphelinat ne comporte pas d’étages. Comme il traînait à se mettre debout, son réveil humain le saisit par l’épaule de son vêtement et le souleva comme s’il n’eût pas pesé plus lourd qu’une brindille de bois, Aaron était certain qu’il aurait pu le briser en deux aussi facilement. On le tira jusqu’à la salle où les lettres avaient été distribuées la veille, qui servait de salle à manger, et on l’assit à la table. L’homme brun lui jeta une assiette. Encore un peu secoué, Aaron dut cependant prendre une cuillère pour tenter d’avaler la bouillie qui se présentait à lui. Mais à peine eut-il engouffré la nourriture dans sa bouche qu’il eut envie de la recracher aussitôt, tant son goût était infect, même pour un enfant habitué à en manger. Il savait pourtant qu’il ne pouvait pas le faire, pour la simple raison qu’on l’observait, et que s’il « gâchait la nourriture », il se serait sans aucun doute battu jusqu’au sang. Ce « on » désignait la vieille Tante Jeanne, qui devait approcher des quatre-vingt-cinq ans à présent, et l’homme qui l’avait amené jusqu’ici, Albert. Il n’était pas très vieux, mais son visage creusé lui faisait paraître au moins dix ans de plus que ce qu’il n’avait réellement. Aaron savait depuis toujours qu’il était un Cracmol, et il aurait pu faire du chantage à cet homme qui ne voulait pas que cela se sache. Mais il l’aurait probablement tué, Albert n’était pas un homme qui se compliquait la vie. Autour de la table étaient également assis les deux garçons de son âge qui étaient envoyés à Durmstrang et Beauxbâtons.
Aaron se demanda pourquoi eux seuls avaient été réveillés, cela lui paraissait totalement injuste bien que les autres soient plus jeunes. Il se souvint soudain que c’était ce jour-ci qu’ils devaient se rendre sur le Chemin de Traverse afin d’acheter leurs fournitures demandées par chaque école. Certes, elles étaient différentes, mais les listes avaient néanmoins quelques éléments en commun. En réalité, les seules choses que les enfants auraient le droit de toucher seraient les baguettes qu’ils allaient acheter chez Ollivanders, mais ils n’en avaient guère pris ombrage, car le simple fait de sortir de l’orphelinat constituait pour eux un intense bonheur. On les y gardait généralement enfermé car on avait peur qu’ils ne tentent de s’enfuir, ils n’allaient donc pas à l’école et les gens qui s’occupaient d’eux n’étaient pas assez intelligents pour les éduquer correctement. Ils terminèrent le plus rapidement possible leur déjeuner malgré le goût horrible qu’avait la bouillie contenue dans leurs assiettes qui ressemblaient quelque part à des gamelles pour chien, ce qui résumait en quelque sorte leur condition. Après cela, la vieille Tante Jeanne leur tendit à chacun quelques vêtements en bien meilleur état que ceux qu’ils portaient. Comme ils semblaient perplexes, on leur expliqua qu’ils ne pouvaient sortir ainsi et qu’ils fallaient qu’ils se dépêchent de mettre ceux-là.

Les trois enfants furent accompagnés d’Albert, à leur grand dam car tous préféraient de loin Jeanne qui était beaucoup plus gentille avec eux. Mais ils n’avaient pas à protester car ils avaient la chance de sortir de l’orphelinat, aussi ne disaient-ils rien tout au long du trajet qu’ils firent à pied jusqu’au Chaudron Baveur. Le passage sur le Chemin de Traverse ne laissa pas indifférent les deux autres garçons, James et Eric, mais Aaron n’y trouva rien de bien spectaculaire. La rue en question, par contre, requérait toute son attention : de part et d’autre de la chaussée, de nombreuses boutiques exposaient aux regards des étalages des plus curieux. L’un vendait des ingrédients pour potions tels que de la poudre d’intestins de mouche ou de l’essence de bave de grenouille, un autre proposait des balais à la pointe de la technologie et divers accessoires de Quidditch, jeu qui passionnait Aaron bien qu’il n’ait jamais vu un seul match de toute sa vie, un troisième une collection d’animaux les plus étranges qu’Aaron ait jamais vus, des hiboux, des chats, des rats, des croisements entre des chiens et des salamandres, des niffleurs ; enfin, ils s’arrêtèrent devant une boutique dont l’enseigne affichait une paire de ciseaux, et un nom : Mme Guipure.
Elle n’était pas très grande mais plutôt vide. Les élèves de Poudlard ne devaient pas souvent passer par ici, bien que les robes et les capes fassent partie de l’uniforme scolaire. Aaron se demanda quel était celui de BeauxBatôns et de Durmstrang, mais il ne put obtenir de réponse à l’instant même. Car une femme qui se présenta comme « Mme Guipure en personne » vint les accueillir et posa quelques questions :
- C’est pour Poudlard ?
- Pour lui oui. Les autres non, grogna simplement Albert.
Il désigna du menton Aaron, qui se tenait un peu en retrait, et le tira à lui brutalement. Albert n’était pas un personnage très loquace, c’était peut-être pour cela qu’il paraissait peu sympathique. Il était cependant toujours de mauvaise humeur et ne parlait qu’en grognant, ce qui ne jouait pas en sa faveur.
- Eh bien, fit la femme, un peu désappointée, mais toujours sur un ton avenant. Viens, mon garçon.
Elle s’était adressée à Aaron, qu’avait désigné Albert lorsqu’il avait parlé tantôt, qui hocha vivement la tête et s’empressa d’obéir. Il suivit Mme Guipure dans une petite pièce en arrière de la boutique, au milieu de laquelle trônait un petit tabouret sur lequel elle lui demanda de monter, ce que fit le garçon aussitôt. Elle lui fit enfiler une robe noire, de toute évidence beaucoup trop longue pour lui car ses pieds n’apparaissaient même pas. Elle déclara qu’elle allait chercher quelque chose et qu’elle allait revenir sitôt après. Aaron put alors se plongea dans la contemplation du vêtement qu’il portait. Jamais on ne lui avait donné pareil habit, neuf qui plus est. Il avait une coupe assez basique, il était vrai, mais le garçon n’en avait cure. Il découvrit qu’il possédait une poche, et elle semblait contenir quelque chose d’assez petit néanmoins. Mais il n’eut pas le temps de la fouiller que Mme Guipure revenait déjà, les bras chargés de boîtes diverses, qui se révélèrent contenir en grande partie des épingles. Elle fit un magnifique revers à la robe d’Aaron, puis en coupa une bonne longueur et enfin la lui enleva. Elle le poussa dans la pièce principale où elle demanda à Albert qui n’avait pas bougé d’un pouce :
- Je vous l’emballe ?
- Non.
- Si vous le dîtes …
Mme Guipure avait l’air étonnée, et le fut encore plus lorsque Albert refusa le sac qu’elle lui proposait. Elle ouvrit de grands yeux ronds lorsqu’elle vit, à travers sa vitrine, l’homme déplier la robe et la mettre un peu brusquement au garçon aux cheveux blancs, qui se recoiffa sitôt que l’homme eut tourné le dos. Mais elle se dit qu’il s’agissait probablement de la marque d’un amour paternel mal exprimé. Elle ignorait cependant qu’Albert n’avait aucun lien de parenté avec les trois garçons qui l’accompagnaient.

Le petit groupe marcha ensuite silencieusement jusqu’à la célèbre boutique d’Ollivanders, le fabriquant des fameuses baguettes magiques, dans laquelle ils entrèrent. Aaron était dans un état second, à un point qu’il ne fut même pas surpris par l’arrivée pourtant fracassante, c’était le cas de le dire, d’Ollivander qui s’étala de tout son long sur le plancher poussiéreux. Mais les trois garçons n’osèrent rire, quant à Albert, il n’était même pas possible à Aaron de penser qu’il sache rire. Le vieux Ollivander avait d’énormes lunettes rondes qui lui donnaient un air de grenouille, et encore quelques cheveux blancs de part et d’autre de sa tête. Mais il n’avait plus rien sur le haut du crâne. Il n’en restait pas moins très élégant, dans sa veste à queue de pie rouge sombre. Tour à tour, James et Eric durent essayer maintes baguettes avant de trouver celle qui leur convenait. Ensuite, on fit avancer Aaron au milieu de la pièce.
Ollivander le scruta d’une façon qui le mit très mal à l’aise, il était pourtant habitué à supporter les regards mauvais de ses camarades de l’orphelinat, mais celui du vieil homme était d’une étrange force. Il lui semblait qu’il pouvait le transpercer de ses yeux. Il lui demanda de quelle main il écrivait, ce à quoi Aaron eut du mal à répondre : en effet, il avait très rarement écrit de toute sa vie. Il se révéla être ambidextre. Ollivander prit quelques mesures, entre autres l’écartement entre chaque doigt du pied gauche du garçon et la longueur de son nez. L’homme fit brusquement demi-tour pour aller chercher quelques boites qui contenaient des baguettes magiques aussi différentes les unes que les autres. Il lui en tendit une première, en déclarant :
- Rognure d’ongle de Harpie, vingt-six centimètres, en bois de houx.
Aaron se dit qu’il plaisantait, lorsqu’il prit la baguette dont le bois avait été teinté en bleu. Il l’agita nerveusement, mais rien ne se passa. On la lui prit et il dut en essayer une autre, puis une autre, encore une autre, jusqu’à ce qu’enfin :
- Plume de corbeau, vingt-quatre centimètres et neuf millimètres, bois de noisetier.
Lors que le garçon s’en saisit, un frisson électrisant parcourut son échine, et il sut qu’elle serait celle qui l’accompagnerait toute sa vie. Il en donna un coup dignement en direction d’Ollivander, dont les lunettes gelèrent instantanément, ce qui fit esquisser un sourire à Aaron. Mais Ollivander répliqua en faisant disparaître le givre qui était apparu sur le verre de ses lunettes :
- On dit que la réaction qu’ont les baguettes lorsqu’elles rencontrent pour la première fois leur sorcier, révèle la nature de leur cœur.
Aaron déchanta aussitôt. Il sentit soudain quelque chose au fond de la poche de sa robe de sorcier, d’où émanait une sensation de froid intense. Quelque peu intrigué, le garçon ne saisit pas le coup d’œil perçant que lui lancèrent les yeux du vieil homme. Au moment où ils allaient sortir de la boutique, Ollivander attrapa brusquement le bras d’Aaron et l’entraîna dans l’arrière-boutique, sans qu’Albert ou l’un des autres enfants ne fassent le moindre geste.
- Qu’as-tu dans ta poche ? gronda l’homme.
- Je ne sais pas, répondit sincèrement Aaron, un peu effrayé par ce vieux sorcier à l’air fou.
- Sors-le ! ordonna-t-il.
Alors, le garçon s’exécuta. Il plongea sa frêle main blanche au fond de la poche de sa nouvelle robe, et il crut que ses doigts allaient tomber tant elle était glacée. Il arriva néanmoins à prendre le petit objet qu’il avait remarqué tout à l’heure, chez Mme Guipure, sans pouvoir vérifier de quelle nature il était. Il sortit rapidement sa main de sa poche et sentit ses doigts se réchauffer agréablement, malgré le contact froid de l’objet.
Il s’agissait d’un minuscule sablier qui tenait dans le creux de la main d’enfant d’Aaron, dont le sable était d’un bleu limpide, tel celui d’un filet d’eau pure. Ses armatures étaient de métal gris étincelant, et gravées de runes qu’Aaron ne pouvait déchiffrer, n’ayant reçu aucune éducation à ce sujet. Il était comme entravé par une chaîne d’or qui l’entourait, car le sable ne s’écoulait plus, au grand malheur d’Aaron. Quand il vit le sablier, Ollivander parut paniqué car il hurla :
- ARGENT !
- Comment ? fit Aaron.
Mais il fut poussé précipitamment hors de la boutique par le vieil homme. Aaron, fortement intrigué, joua quelques instants avec le sablier qu’il ne pouvait plus quitter des yeux, comme si l’objet l’hypnotisait. Puis il le serra dans sa main un court instant et le remit dans sa poche, ressentant un grand bonheur sans en comprendre le sens. Qu’avait-il voulu dire par « Argent » ? De quoi s’agissait-il ? Peut-être le vieux sorcier était-il allergique à ce métal, dont était probablement fait le sablier ? Aaron dut se résoudre à attendre un prochain contact avec un sorcier plus compétent que l’était Albert pour avoir une réponse à ses questions.

Albert emmena alors les trois enfants vers Gringotts, la banque des sorciers. Il était d’usage dans l’orphelinat, de faire ouvrir un compte à chacun des enfants qui entraient dans une école de sorcellerie, et d’y déposer une noise. Il s’agissait d’une coutume stupide selon Aaron, et Albert partageait bien son avis, sans le savoir. Mais lorsqu’ils approchèrent de la banque des sorciers, ils s’aperçurent qu’il y avait une grande agitation autour de celle-ci. Aaron et ses camarades se faufilèrent au travers de la foule agglutinée devant les portes du grand bâtiment blanc pour se retrouver au premier rang. Un gobelin tentait de fermer le portail en bronze. Des rumeurs couraient tout autour, elles étaient très différentes les uns des autres, mais le garçon put en tirer une conclusion : la banque avait un problème.
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Aaron Vallandil
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MessageSujet: Re: [fan fiction] D'Or et d'Argent   [fan fiction] D'Or et d'Argent EmptyLun 19 Déc à 16:08

Chapitre 4 : Toujours introuvable

- Mike, Mike !
Le garçon sortit alors du sommeil profond dans lequel il était plongé tantôt. Il ouvrit lentement les yeux, cligna ses paupières à plusieurs reprises et attendit que ses yeux s’adaptent à la lumière brusquement qui lui avait sauté au visage. Il aperçut alors deux billes noires qui l’observaient, ancrées dans un adorable petit visage encadré d’une cascade de boucles blondes. Mikael esquissa un sourire un peu endormi cependant et fit :
- Oh, un ange. Suis-je mort ?
Un éclat de rire résonna tel des grelots agités par un enfant et les bouclettes dorées s’agitèrent. L’ange ouvrit la bouche pour répondre :
- Mais non, Maman voudrait que tu te lèves, Mickey !
- M’appelle pas comme ça, s’il te plait …
Mais Mikael obéit cependant à l’ordre indirect de sa mère. Il se redressa sur le maigre matelas qu’il occupait et repoussa la couverture dans laquelle il s’était enroulé pour dormir. Sa petite sœur s’éloigna avec la conviction qu’il se lèverait et elle avait raison. Après s’être longuement étiré, le garçon mit ses pieds à terre et se leva. Il rejoignit Mme Camillo qui était accroupie près du réchaud et qui n’arrivait apparemment pas à le faire fonctionner. Mikael, dont les mains ne tremblaient pas, lui prit les allumettes des mains et entreprit de faire fonctionner l’appareil. Un quart d’heure plus tard, sa mère leur servait un bol de laid chaud que Mikael but rapidement. Il coiffa sommairement ses cheveux blonds avec sa main droite tandis qu’il attrapait une veste de l’autre. Il se sauva à toute vitesse et courut jusqu’au bout de la rue sans s’arrêter.
Il devait se rendre chez Stephan, l’ami qui lui avait promis de lui expliquer le contenu de la lettre, aussi ne pouvait-il plus patienter. Il voulait savoir si ce n’était qu’une mauvaise farce, si la magie existait vraiment, pourquoi est-ce que tout le monde ne l’utilisait pas ? Pourquoi n’y avait-il que certaines personnes privilégiées qui pouvaient la pratiquer ? Cela tenait assurément de l’injustice.


Dans les souterrains de Gringotts, Evan n’osait plus bouger ne serait-ce que d’un millimètre, dans un sens ou dans l’autre. Il ne voyait rien, mais sentait l’odeur de l’animal gigantesque qui se tenait devant lui. Comment une telle bête avait pu entrer ici ? Mais le garçon savait que ce n’était pas le moment d’y réfléchir, aussi laissa-t-il tomber la question pour le moment. Il était face à un dragon, qui l’avait certainement repéré grâce à son odorat, à moins que le sort d’obscurité qui avait été mentionné par Fôndepposh tantôt ne s’applique pas à l’animal. Brusquement, il eut l’impression que le dragon bougeait, qu’il avançait son énorme tête vers lui. Evan rassembla tout ce qui lui restait de courage pour commencer à reculer lentement, très lentement. Il avait presque parcouru un demi-mètre lorsque le dragon parut s’apercevoir que sa proie s’enfuyait, car il poussa un rugissement qui sonna aux oreilles du garçon, qui avait l’impression que ses tympans allaient exploser. Il préféra sortir sa baguette magique et la brandir devant lui, ce qui n’était peut-être pas une si bonne idée que cela, bien que l’animal ait cessé de mugir. Le dragon tendit son long cou et approcha ses naseaux de l’item magique qu’il renifla à plusieurs reprises. Soudain, il brisa à nouveau le silence qui s’était installé par un cri de rage. Evan comprit sa maladresse : sa baguette contenait une griffe de dragon, qui dégageait une odeur reconnaissable entre toutes, particulièrement pour un dragon.
Alors, brusquement, la lumière revint et Evan s’en trouva si ébloui qu’il ne put rien voir pendant quelques minutes. Il continua néanmoins à reculer sur les rails qui tremblaient une fois de plus. Le dragon bougea lourdement, ce qui n’arrangea rien. Enfin, le garçon ouvrit les yeux et il se retrouva nez à nez avec l’animal, dont les énormes pupilles vertes le fixaient. Le dragon était grand, avait une silhouette fine et des écailles rouge vif. Il avait de grandes ailes et de grandes narines, également. Lorsqu’il avança vers Evan, ce dernier crut que sa dernière heure était arrivée, mais soudain le dragon déploya ses ailes immenses et décolla. Le rail fut broyé sous ses pattes puissantes et Evan resta accroché à ce qui en restait, tandis que le dragon volait de plus en plus haut. Des éclairs rouges fusèrent dans sa direction et la bête retomba à une vitesse impressionnante, pour mieux détruire au passage les rails et émettre un bruit sourd au fond du ravin. Evan tourna la tête pour savoir qui l’avait débarrassé du dragon, et aperçut avec joie une dizaine de gobelins massés au-delà du ravin, apparemment ennuyé par la destruction partielle du rail. On parut soudain s’apercevoir de la présence du jeune Alexandreï qui fut ramené sur un sol dur par un simple sortilège de lévitation.

Un peu plus tard, il arrivait dans le hall de la banque. Le spectacle était surprenant : les comptoirs avaient été réduits en cendres, des traces de brûlure courraient le long des murs et le marbre qui constituait le sol avait été réduit en morceaux à plusieurs endroits. Des centaines de gobelins s’affairaient là, mais la restauration de la pièce ne semblait pas leur priorité. On emmena Evan dans une pièce à part où il fut soigné (il avait une vilaine blessure au front due à un éclat de roc tombé du plafond et le sang avait coulé sur son visage) et nettoyé, car il était couvert de suie. Il dut faire le récit de son aventure, mais lorsqu’il rapporta la mort de Fôndepposh, aucun des gobelins présents ne parut peiné. On lui fit jurer le secret absolu, et on le fit par ailleurs quitter la banque par un passage plus discret que l’entrée principale à laquelle attendaient des dizaines de journalistes et des milliers de passants. Il s’approcha de la foule lorsqu’il la remarqua, et fut brusquement bousculé par un adulte au visage émacié accompagné par trois enfants qui semblaient avoir son âge, dont un aux cheveux blancs qui fixa Evan bizarrement. Le jeune Alexandreï l’ignora dignement et continua sa route jusqu’au Chaudron Baveur. Lorsqu’il s’assit au comptoir, il en profita pour souffler un bon coup, puis commanda une Bièraubeurre.
- T’as pas l’air en forme, mon gars, fit remarquer le barman en posant une chope devant lui.
- C’est rien, assura Evan.
Il avala une grande gorgée de la boisson et le liquide chaud lui fit du bien, car la Bièraubeurre était, en plus d’être délicieuse, assez réconfortante. La plupart des enfants l’adoraient, et Evan faisait partie d’entre eux.
Il était content que les gobelins l’aient chassé de la banque, car son parrain faisait partie du Ministère qui s’occupait de ses choses là. Le garçon n’avait jamais retenu le nom de ce Ministère, mais il ne pensait pas que cela soit très important. Il était certain que Sir Warren allait arriver d’une minute à l’autre, c’est pourquoi il termina sa Bièraubeurre rapidement et monta dans sa chambre. Il se laissa tomber sur le lit et réfléchit alors longuement.

Qu’avait-il bien pu se passer ? On lui avait toujours dit que Gringotts était la banque la plus sûre du monde, l’un des endroits les plus protégés du monde magique, avec Poudlard. Mais elle renfermait d’innombrables richesses de toutes sortes, et des gens avaient dû essayer d’y pénétrer par effraction. Apparemment, ils avaient réussi, la dévastation du hall d’entrée, le dragon dans les souterrains – peut-être y en avait-il d’autres ? pensa Evan avec effroi – ne pouvaient être l’œuvre que de malfaiteurs. Ils devaient être de puissants sorciers pour avoir réussi ce qui pouvait être considéré comme un exploit, les gens disaient souvent qu’il fallait être fou pour voler quelque chose chez Gringotts. Comment avaient-ils pu déjouer la vigilance et les pouvoirs des gobelins ? Ces derniers devaient être catastrophés … Ce fut la dernière pensée du garçon avant qu’il ne s’endorme, épuisé.

Lorsque Evan descendit le lendemain matin dans la salle principale du Chaudron Baveur, il remarqua que la plupart des clients avaient les yeux rivés sur le journal quotidien le plus vendu, la Gazette du Sorcier. Il regretta de ne pas y être abonné, car il devait certainement parler de ce qui s’était passé à la banque la veille. Il réussit à s’en procurer un, celui que le barman avait laissé traîner derrière le comptoir en courant vérifier si la porte côté moldu était bien fermée. Il enfila ses lunettes. Le titre de la une lui sauta aux yeux immédiatement :
« La banque Gringotts attaquée »
Puis il lut le sous-titre :
« Argent toujours introuvable »
Il se mordit la lèvre, comme tous les enfants sorciers il avait déjà entendu parler d’Argent, l’un des sorciers les plus redoutés de toute la population magique, mis à part les rares personnes qui croyaient encore que Voldemort pouvait revenir. Argent était un voleur extrêmement habile, et avait le don de disparaître aussi rapidement qu’il était apparu n’importe où, même là où le transplanage n’était plus possible. La photo qui prenait la moitié de la page représentait le hall de Gringotts dévasté, au milieu duquel le dragon stupéfixé était couché et deux gobelins à l’air grincheux qui montraient quelque chose sur le cou du dragon. En plissant les yeux, Evan reconnut un petit sablier qu’il savait être le symbole d’Argent et de ses amis.
Une deuxième photo plus petite était celle d’un homme plutôt jeune, aux traits fins et aux cheveux d’un noir d’ébène qu’il n’avait pas dû couper depuis un bon moment déjà, aux yeux brillants et vifs, il regardait Evan d’un air provocateur et ce dernier jeta un coup d’œil à la légende qui disait : « F. Argent, que le Ministère n’a jamais réussi à saisir … »
Evan l’observa quelques instants, songeur, avant qu’une voix d’enfant ne le tire de ses réflexions.
- Et pourquoi est-ce qu’on peut pas rentrer maintenant ?
- Parce que la porte qui donne sur le côté moldu a été fermée, idiot, répliqua fermement un autre enfant.
Un autre enfant … qui n’était que celui qu’Evan avait croisé la veille en sortant de Gringotts, le même garçon aux cheveux blancs comme neige qui avait toujours l’air aussi méprisant. Il était accompagné de deux autres garçons, qui n’avaient pas l’air ravis d’être là. Evan haussa les épaules, puis se tourna vers le comptoir où il avait posé son journal peu avant … pour s’apercevoir qu’il n’y était plus. Cherchant des yeux celui qui aurait pu le lui prendre, il vit le garçon aux cheveux blancs assis un peu plus loin avec un journal dans la main. Il semblait passionné par l’article sur Argent, tant qu’il ne parut pas entendre la voix d’Evan. Soudain il leva la tête et dit :
- Oh, ce journal était à toi ?
- Oui, fit Evan avec un sourire, soulagé que le garçon veuille bien le lui rendre.
- Eh bien tant pis, tu n’avais qu’à pas le laisser traîner n’importe où, répliqua hautainement le garçon aux cheveux blancs en se replongeant dans la lecture du journal.
Evan fut sidéré par l’attitude du garçonnet. Il ne l’avait pas laissé traîner n’importe où, il l’avait posé devant lui ! Mais à cet instant, le barman arriva et se mit à chercher son journal, aussi Evan eut-il la bonne idée de ne pas y faire allusion, car l’homme aurait tout de suite compris que le journal qu’Evan voulait récupérer n’était autre que celui qu’il cherchait à présent.
- Personne n’aurait vu ma gazette ? rugit soudain le barman, furieux.
Evan, l’air de rien, répondit sur un ton légèrement amusé, sous le regard étonné de l’homme :
- Vous ne devriez pas la laisser traîner n’importe où.
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Evan Alexandreï
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MessageSujet: Re: [fan fiction] D'Or et d'Argent   [fan fiction] D'Or et d'Argent EmptySam 14 Jan à 23:09

Chapitre 5 : Frédérick, tu es un génie !

Dans le château de Poudlard, quelques années auparavant …

Dans une salle de cours spacieuse mais encombrée par les nombreux objets étranges apportés par le professeur qui enseignait à ce moment même, une classe de cinquième année occupait les bureaux disposés en rangées bien droites et parallèles. Le professeur s’acharnait à expliquer un sortilège de métamorphose, mais peu semblaient l’écouter. Aux premiers rangs s’étaient installés des élèves au blason représentant un aigle sur fond bleu, la maison des érudits, celle de Rowena Serdaigle. Sur les rangs suivants s’étaient éparpillés les enfants des autres maisons : les courageux de Godric Gryffondor, les justes d’Helga Poufsouffle et enfin, les rusés de Salazard Serpentard, concentrés dans le fond de la classe. Un petit groupe en particulier était rassemblé autour de deux garçons, l’un aux cheveux noirs élégamment tirés en arrière et l’autres aux cheveux blond d’or en bataille. Le premier tenait quelque chose dans le creux de sa main, et paraissait réellement concentré.
- Puis-je savoir ce qui vous préoccupe ainsi, Mr. Asahi ? demanda soudain le professeur sur un ton pincé, vexé que l’on n’accorde pas plus d’importance à ses propos.
Le professeur s’en prenait régulièrement ainsi à cet élève en particulier, qu’il ne supportait vraiment pas malgré ses excellentes notes en toutes les matières.
L’élève blond leva aussitôt la tête et un sourire insolent s’étala sur ses lèvres.
- Assurément, vous le pouvez. Je me demandais comment le directeur engage ses professeurs, il leur fait peut-être passer un examen écrit ? fit-il avec un air faussement songeur. Mais cela n’expliquerait pas votre présence …
- Si vous le désirez, je vous l’expliquerai lors de votre retenue … Disons, demain soir ? répondit le professeur, un peu rouge.
- J’en serais ravi, répliqua le blond sur un ton détaché. Mais j’ai d’autres projets pour ce soir-là, vous m’excuserez … Vous pouvez continuer vos explications, ajouta-t-il, inversant les rôles pendant un court laps de temps.
Et le Serpentard se reconcentra sur ce que faisait son ami. Frustré, le professeur n’ajouta cependant rien, puisque cet enfant, fils d’un personnage important au Ministère, était selon ses collègues « intouchable ». L’élève en était bien conscient, et de là venait peut-être le problème de son insolence constante.
Son ami semblait très concentré sur ce qu’il avait dans les mains. Les élèves qui observaient paraissaient dubitatifs, malgré leur admiration pour le garçon. Voyant cela, le blond fit un clin d’œil amusé et dit :
- Vous n’en reviendrez pas !
Ils secouaient la tête, haussaient les épaules. Aussi le brun se concentra-t-il plus pour leur prouver qu’il ne faisait pas n’importe quoi dans le seul but de perturber le cours. Soudain, il chuchota sur un ton enthousiaste :
- Minske !
L’élève ainsi interpelé était le blond qui sursauta, alors qu’il était en train de parler à voix basse avec une fille qui n’était pas passionnée par ce que faisait son ami. Il regarda soudain le brun et ce qu’il avait dans les mains, et sentit une joie immense en s’apercevant que cela marchait. Le petit objet volait au-dessus des mains en creux du garçon, et commençait à s’illuminer d’une lueur bleue. La lumière se fit plus vive et brilla tel un éclair, brièvement toutefois. Le brun leva ses yeux noirs sur Minske Asahi, et lui sourit, un peu fatigué.
- Je t’avais dit que ça marcherait.
- J’avais confiance en toi, tu sais ! répliqua le blond aussitôt.
Ils regardèrent autour d’eux. Tout semblait figé : les élèves de Serpentard regroupés près du bureau se cachaient les yeux que la lumière de l’objet brûlait, un avion en papier volait en direction du professeur qui venait d’enlever ses lunettes, découragé. Un garçon de Poufsouffle fixait d’un air béat une Gryffondor qui se préparait à lever la main pour attirer l’attention du professeur. Les Serdaigle avaient toujours leur plume dans la main, s’approchant tant de leur parchemin que les deux garçons se demandaient parfois comment ils faisaient pour y voir.
Les deux amis se levèrent et se dirigèrent vers la porte avec assurance. Alors qu’ils comptaient sortir de la salle, la porte resta bloquée.
- Faudra qu’on revoie ça, maugréa le blond alors qu’ils faisaient demi-tour.
- Ça ne pouvait pas marcher du premier coup, fit l’autre sur un ton d’excuse.
Minske décida finalement, pour ne pas paraître ridicule aux autres élèves qui ne bougeaient toujours pas, le temps s’étant pour eux tous figé, de se placer derrière le professeur, qui affichait toujours un air découragé. Le brun, quant à lui, alla s’asseoir en tailleur sur le bureau d’une élève de Serpentard. Il remit ses mains en creux et le petit objet réapparut, toujours brillant de la même lueur. Il jeta un coup d’œil à son ami, puis souffla doucement sur le petit sablier …
Le silence qui s’était installé se brisa brusquement. La fille de Serpentard poussa un cri de frayeur en apercevant le garçon sur sa table, puis une fois remise, elle s’exclama :
- Frédérick, tu es un génie !
A ce moment-là, Minske apparaissait soudain aux yeux des autres, entre le tableau et son professeur de métamorphose, sur l’épaule duquel il posa la main droite et chuchota à son oreille :
- Bouh !
Le pauvre professeur sursauta tant qu’il lâcha tout ce qu’il tenait, c’est-à-dire ses lunettes qui tombèrent sur le sol. Lui-même tomba sur le parquet couvert de poussière de craie, tandis que l’élève de Serpentard riait de bon cœur, comme les autres.

Quelques heures plus tard, les deux Serpentard étaient assis dans le bureau de leur directeur de maison, qui les fixait d’un air sévère. Il était furieux que ces deux-là n’en fassent qu’à leur tête, ne se rendaient-ils pas compte qu’ils ne lui attiraient que des ennuis ? En s’en prenant ce jour-ci au professeur de métamorphose, ils ne risquaient pas grand-chose, il était vrai … Il frappa brusquement le bureau du plat de la main. Les bibelots qui l’ornaient tremblèrent un moment.
- Quand comptez-vous vous mettre au travail ? Vous avez les BUSE à la fin de l’année, faut-il que je vous rappelle qu’elles sont indispensables à votre orientation ?
- Je ne crois pas que ce soit réellement nécessaire, répondit Minske en faisant mine de s’intéresser vaguement aux ongles de sa main gauche.
- Je ne pense pas que nous ayons besoin d’apprendre quoi que ce soit de plus cette année pour passer cet examen, renchérit Frédérick sur un ton détaché qui fit frémir de rage le professeur.
On ne sut pas ce qu’ils se dirent ensuite, mais les deux Serpentard n’écopèrent d’aucune punition. Ils furent accueillis en héros dans la salle commune de leur maison, et l’incident du cours de métamorphose s’arrêta là. Personna n’arriva jamais à deviner comment les deux amis avaient réussi cette facétie. Elle allait être la clé de leur succès futur.


Alors que les gobelins de Gringotts tâchaient de contenir les journalistes qui brûlaient d’en savoir plus sur ce qui s’était passé dans la banque, une lumière était allumée derrière la fenêtre d’une tour solitaire en apparence délabrée. Il n’en était cependant rien, aux yeux de certains sorciers, elle était en très bon état et d’ailleurs, eux seuls pouvaient apercevoir cette lumière. Dans la pièce ronde, un feu ronflait dans l’âtre, deux fauteuils modestes étaient tournés vers la cheminée. Le premier était occupé par un homme de grande taille, profondément enfoncé dans le fauteuil, l’air soucieux. Ses cheveux noirs tombaient devant ses yeux, mais il ne semblait pas s’en soucier. Ses yeux sombres fixaient intensément le feu devant lui.
Soudain de l’âtre surgit un second homme, un peu plus petit mais assez bien bâti. Il était penché en avant pour épousseter ses vêtements couverts de la suie qu’il avait amassé involontairement en passant par cette cheminée. Il se redressa. Il possédait une abondante crinière de cheveux blond d’or, des yeux marron clair et un teint hâlé. Ses yeux bridés donnaient une juste idée de ses origines. Il sourit au sorcier dans le fauteuil qui s’était lui aussi redressé, l’air soucieux avait disparu de son visage fin.
- Je m’inquiétais pour toi, avoua-t-il finalement.
- La poudre de Cheminette est assez aléatoirement, en définitive … On aura beau dire ce qu’on veut, ça ne vaut pas le transplanage.
- Tu sais bien que je suis obligé de le rendre impossible ici … Désolé de t’infliger de tels voyages, Minske.
L’ancien Serpentard haussa les épaules et se laissa tomber dans l’autre fauteuil avec une nonchalance distinguée.
- Je ne sais toujours pas si on peut avoir confiance en ce type-là …
- Je sais, bien qu’il ait réussi à entrer dans Gringotts, il ne me semble pas très stable …
Argent soupira longuement, il avait l’air vraiment fatigué. Il semblait avoir pris dix ans de plus en quelques secondes, il approchait de la trentaine, mais paraissait en temps normal plus près des vingt. Il n’en était pas de même chez son ami Asahi chez qui les années avaient creusé son visage plus rond à l’époque où ils étaient encore à Poudlard.
- Tu devrais te reposer, Frédérick, fit soudain le blond.
- Non, je ne peux pas. Nous avons des choses à faire encore …
- Mais elle peut te remplacer …
- Certainement pas ! répliqua brusquement Argent.
Il jeta un regard noir à son ami, qui n’insista pas. Lorsque Argent était dans cet état, toute argumentation n’aurait servi à rien tant il était borné. Il refusait toujours d’admettre qu’il avait tort, ce qui posait parfois quelques problèmes. Mais Asahi avait appris à ne plus y faire attention. Il quitta finalement le fauteuil et descendit les escaliers de la tour. Lui aussi avait des choses à préparer …


Dans le château des Alexandreï, la pagaille régnait. Bouleversée, Geneviève Alexandreï était assise dans le salon, tandis que Sir Alexandreï faisait les cent pas non loin. Quelle mouche avait donc piqué Evan ? Il n’avait pas totalement tort, lorsqu’il disait qu’il ne pouvait pas compter sur lui. Sans doute était-il allé directement sur le Chemin de Traverse, et en d’autres circonstances, cela l’aurait rassuré. Mais la presse sorcière ne parlait plus que de la banque Gringotts, qui avait été attaquée la veille, qui plus est par Frédérick Argent. Le Chemin de Traverse n’était donc plus vraiment sûr. Il ne pouvait laisser Evan seul là-bas, il fallait que l’enfant revienne dans les plus courts délais. Mais Sir Alexandreï ne pouvait pas se permettre de s’y rendre en personne, bien entendu.
Heureusement, le parrain d’Evan, et l’ami du défunt frère de Sir Alexandreï, devait aller à Gringotts. S’il pouvait lui demander de tenter de retrouver Evan par la même occasion … Il prit la direction de son bureau, il allait écrire à Ignace Warren, l’affaire s’arrangerait. Restait encore l’enterrement de Ryan Alexandreï, auquel il se devait d’emmener Evan, et où il rencontrerait probablement les deux enfants qui avaient amené Ignace Warren à leur rendre visite la veille. L’enterrement se ferait selon toute évidence durant la Toussaint. « La Fête des Morts » songea Georges Alexandreï en frissonnant. « Je ferai tout mon possible pour ne pas mourir à cette période l’année … ».
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MessageSujet: Re: [fan fiction] D'Or et d'Argent   [fan fiction] D'Or et d'Argent EmptySam 14 Jan à 23:10

Chapitre 6 : Slickstorm, Marchbanks et Gribs

Evan jeta un coup d’œil rageur au miroir qui déclamait des vers de poésie de sa propre composition sans queue ni tête, puis se replongea dans la contemplation du plafond de la petite chambre qu’il occupait au Chaudron Baveur sur lequel il apercevait une étrange trace brunâtre. Il était allongé sur le dos et avait croisé ses mains derrière son crâne pour lui servir d’oreiller, car l’oreiller qu’il avait utilisé la nuit dernière servait à étouffer le son de la voix du miroir, sans grand résultat. Il s’était enfermé dans la pièce depuis bientôt une demi-heure, et grommelait pour lui-même. Il n’avait pas pu récupérer la Gazette du Sorcier du barman, car le garçon aux cheveux blancs avait ensuite disparu comme par enchantement. De plus, le barman avait annoncé qu’il allait rouvrir la porte qui donnait sur le côté moldu de Londres pour laisser entrer des représentants du Ministère. Sachant parfaitement que son parrain ferait partie de ces représentants, Evan avait été obligé de monter. Il n’entendait rien de ce qui se passait en bas, dans la salle principale, et en était fort déçu. Il ne pouvait pas savoir si Sir Warren s’y trouvait encore, et il ne pouvait pas prendre le risque de descendre. Mais combien de temps allait-il encore devoir attendre ? Il ne savait bien à quelle heure son parrain quitterait le Chemin de Traverse, mais il ne pouvait tout de même pas rester à ne rien faire … Pour une fois qu’il n’était pas sous la surveillance de ses parents, il ne pouvait pas mettre le pied dehors. Ruminant ses sombres pensées, il se retourna sur le ventre et tenta de dormir.
Quelques minutes plus tard, il se tourna à nouveau sur le dos, car il ne parvenait pas à trouver le sommeil. Evan roula souplement sur son lit pour atterrir accroupi sur le parquet terne de la pièce. Il avait décidé de jouer le tout pour le tout, il prit donc ses affaires (c’est-à-dire son sac, de l’argent, ses lunettes et sa baguette magique) et ouvrit lentement la porte de la chambre. Il passa sa tête par l’entrebâillement, regarda des deux côtés et jugea qu’il pouvait sortir sans risque. Il referma la porte derrière et mit la clé dans sa poche. Il parcourut le couloir jusqu’à l’escalier qui menait à la salle principale du pub et le descendit sans faire de bruit, au cas où en bas se trouverait Sir Warren. Evan poussa un soupir de soulagement lorsqu’il n’aperçut dans la pièce que le barman qui avait l’air soucieux. Alors que le garçon se dirigeait vers la porte qui donnait sur l’arrière-cour du Chaudron Baveur, le barman l’arrêta :
- Désolé, mais tu ne peux pas sortir. Tu devrais remonter dans ta chambre, tu sais.
Intrigué, Evan fit volte-face et observa longuement le barman. Ce dernier semblait dire vrai, mais le garçon ne comprenait pas pourquoi il n’avait pas le droit de se rendre sur le Chemin de Traverse.
- Ça fait longtemps que je suis enfermé, protesta-t-il. J’ai besoin de sortir un peu.
Le barman secoua la tête d’un air las.
- Je suis vraiment désolé, ce sont les ordres du Ministère. D’ailleurs, s’ils te trouvent ici … Ça risque d’être dangereux, d’autant plus qu’ils sont venus …
Evan n’entendit jamais la fin de la phrase du barman car à l’instant même, la porte qu’il avait voulu franchir quelques secondes plus tôt s’ouvrit violemment et le jeune Alexandreï fut projeté contre un mur. Un peu sonné, il releva cependant la tête et aperçut l’homme à la moustache finement taillée qu’il avait croisé dans le hall de Gringotts juste avant sa rencontre avec le dragon dans le souterrain. Le sorcier, mal rasé, paraissait à bout de souffle, de la sueur luisait sur son front et ses cheveux rouges, qu’Evan n’avait pas remarqué auparavant car il les cachait par une capuche, étaient complètement décoiffés. Il était suivi de près par trois sorciers dans le même état, parmi lesquels Evan reconnut son parrain, Ignace Warren, qui ne parut pas lui prêter attention.
- Empêchez-le de franchir la porte ! rugit l’un des sorciers du Ministère, aux os épais, comme l’aurait dit la mère d’Evan.
Le troisième sorcier, assez jeune par ailleurs, se jeta entre la porte et le fugitif. Mais ce dernier brandit sa baguette magique et un éclair rouge en jaillit, que le sorcier du Ministère contra. Evan sentait que la victoire était pour le Ministère, ils avaient bloqué le sorcier aux cheveux rouges, ils allaient forcément le capturer … Evan fit un mouvement vague pour se redresser, mais s’arrêta lorsque Sir Warren s’aperçut de la présence de son filleul et s’exclama :
- Evan ! Qu’est-ce que tu fais ici ? Tu devrais remonter tout de suite, ça pourrait …
Une fois de plus, la phrase mourut sur les lèvres de celui qui s’adressait à Evan, car à ce moment précis, la porte que le jeune sorcier du Ministère barrait de son corps se mit à trembler, puis fut arrachée brutalement de ses gonds par une explosion. Le jeune sorcier avait juste eu le temps de faire un pas de côté, et la silhouette qui était apparue dans l’embrasure de la porte lança un sortilège qui envoya valser le jeune sorcier. La silhouette gronda :
- Tu n’es qu’un incapable, Slickstorm !
Le sorcier aux cheveux rouges, qu’Evan avait vu à Gringotts et qui était piégé quelques secondes plus tôt, répondait donc au nom de Slickstorm. Il n’était pas certain qu’il s’agît de son véritable nom, mais Slickstorm hocha timidement la tête ensuite. Ignace Warren et le gros sorcier du Ministère parurent hésiter, et c’est alors que la silhouette fit un pas et pénétra dans la pièce. Il s’agissait d’un homme de grande taille, vêtu d’un long manteau noir de voyage, usé par le temps, dont dépassaient des bottes noires dans le même état. La capuche était rabattue sur la tête de l’homme, mais ce dernier l’enleva d’un geste brusque, et Evan eut le souffle coupé.
Quand bien même il n’aurait pas regardé le journal ce matin même, il aurait su de qui il s’agissait, car son visage était connu dans toute l’Angleterre et un peu partout ailleurs. L’homme avait le visage affreusement pâle, on l’aurait cru mort si ses yeux de charbon n’avaient pas parcouru lentement la salle. Ses cheveux noirs retombaient en mèches hirsutes sur son visage, et l’homme les repoussa en arrière d’un geste las. Alors, Argent, car c’était bien lui, remua ses lèvres :
- Je dois avouer que je m’attendais à te trouver ici, Ignace. Tu devrais cesser de te mêler de mes affaires, tu as bien vu ce qui est arrivé à tes amis …
Argent avait une voix extraordinairement calme, posée. Mais elle était si froide qu’elle fit frémir Evan, qui était recroquevillé contre un mur, et espérait que les yeux brillants d’Argent ne se poseraient pas sur lui. Sir Ignace Warren ne fit pas un geste, il n’eut pas le temps de répondre qu’Argent fit un signe de la main à Slickstorm, le sorcier aux cheveux rouges. Le gros sorcier du Ministère, qui n’avait cessé de jeter des coups d’oeils angoissés à son jeune collègue étalé un peu plus loin sur le sol, eut la mauvaise idée de brandir sa baguette. Avec un air méprisant, Argent sortit la sienne et siffla :
- Laisse donc ton jouet dans ta poche, Marchbanks, il ne te servira à rien.
Et en effet, Marchbanks ne put rien faire, un éclair vert jailli de la baguette d’Argent et il tomba sur le sol, mort. Evan trembla dans son coin, il ne restait plus debout que son parrain, Sir Ignace Warren. Argent avait tué Marchbanks avec un tel sang-froid … Evan contempla un instant le visage du gros sorcier, désormais immobile. Les yeux révulsés, les lèvres entrouvertes, le cadavre le dégoûta bientôt et il détourna les yeux. Argent regardait à présent Sir Warren d’un air neutre, il avait l’air de se demander s’il devait mettre fin à ses jours ou non. Finalement, Argent pointa sa baguette sur le parrain d’Evan et Ignace Warren s’écroula à son tour. Evan ne put retenir une exclamation.
- Sir Warren !
Il allait se lever pour courir auprès de son parrain lorsqu’Argent parut enfin le remarquer et posa sur le garçon ses yeux noirs. Evan frémit, incapable de faire le moindre mouvement, comme paralysé par la peur. Argent fit quelques pas pour s’approcher d’Evan, il s’accroupit pour être à la hauteur de son visage et l’examina attentivement. Evan ne put détacher son regard du sien, il y avait dans ses yeux une étrange lueur qui ne faiblissait pas et qui l'effrayait. Cependant, pendant un dixième de seconde, il sembla à Evan qu’il y avait un peu de nostalgie dans les yeux de l’assassin. Mais cette idée disparut de l’esprit du jeune Alexandreï quand Argent demanda de sa voix grave :
- Qui es-tu donc, toi ?
Evan aurait voulu ne rien répondre. Ou peut-être essayer de s’enfuir, mais il en était incapable, le regard de l’homme qui se tenait devant le clouait sur place. Evan crut que ses lèvres remuaient toutes seules lorsqu’il répondit :
- Evan Alexandreï.
Les yeux d’Argent devinrent plus sévères, malgré qu’Evan eût cru que sa bouche allait se fendre en un sourire. Le sorcier se releva de toute sa hauteur, il en paraissait encore plus impressionnant et Evan doutait qu’il fût capable de remuer les lèvres cette fois-ci.
- Je te conseille de ne pas suivre l’exemple de ton oncle …
Argent le considéra encore quelques secondes en silence, puis reprit :
- Cela me serait très désagréable de devoir m’occuper aussi de toi.
Puis il fit demi-tour d’un pas souple et revint au centre de la pièce. Il fit signe à Slickstorm de se tenir près de lui, et sortit un petit sablier de sa poche. Evan l’observa avec intérêt, il ne voyait pas bien à quoi cela pouvait servir. Mais alors qu’il s’interrogeait, le petit objet illumina soudainement la pièce d’une lumière aveuglante et Evan dut fermer les yeux, de peur qu’ils ne fussent brûlés par la lumière. Quand il put enfin les rouvrir, Argent et son sbire avaient disparu.
Quand Evan se fut remis de sa surprise, il se rappela le sort qu’avait subi son parrain et courut à ses côtés. Heureusement, Sir Ignace Warren ne semblait pas en bien mauvais état, il fit même l’effort de se redresser à l’approche de son filleul. Evan l’interrogea du regard, et Sir Warren dit :
- Je vois que Marchbanks est mort … On n’y peut rien, c’était un idiot. Mais je ne sais pas dans quel état est l’autre …
Evan tourna alors la tête vers le sorcier dont parlait son parrain. Ignace Warren se releva non sans difficulté, en grimaçant un peu, mais suivit Evan jusqu’à l’endroit où était allongé le jeune sorcier. Sir Warren s’accroupit et se pencha au-dessus du sorcier, puis demanda :
- Comment vous sentez-vous, Gribs ?
Le sorcier ainsi appelé fit un sourire grimaçant, puis grogna d’une voix enrouée :
- Je suis content de vous voir en vie, Sir Warren. Et Marchbanks ?
- Mort, répondit le parrain d’Evan en secouant la tête.
Grigs haussa les épaules, l’air indifférent à cette nouvelle. Puis il réussit à s’asseoir dans un effort qui lui arracha une exclamation de douleur, et examina Evan, qui se tenait debout aux côtés de son parrain. Tournant la tête vers Sir Warren, Grigs demanda :
- Qui est ce garçon, Sir ?
- Il s’agit de mon filleul, Evan Alexandreï, répondit Ignace Warren en posant une main sur l’épaule du garçon qui tremblait encore un peu.
Quelque chose passa brièvement dans les yeux de Gribs, qui regarda longuement Evan. Puis il demanda simplement s’il était le fils du défunt Ryan Alexandreï, ce à quoi Sir Warren répondit non. La conversation s’arrêta là. Le barman, qui s’était réfugié dans une arrière-salle lorsque les sorciers du Ministère et celui qu’ils poursuivaient étaient entrés dans le Chaudron Baveur, rejoignit discrètement les deux hommes et le garçon. Gribs fut conduit à Sainte Mangouste une heure plus tard, car il souffrait de ses blessures. Evan apprit plus tard qu’il était un Auror.
Sir Ignace Warren reconduisit Evan jusque chez lui après l’avoir aidé à ranger toutes ses affaires, et recommanda aux parents de son filleul de faire preuve de compréhension. Evan en fut très reconnaissant à Sir Warren, d’autant plus que ce dernier n’avait rien révélé à Georges et Geneviève Alexandreï de ce qui s’était passé dans le Chaudron Baveur. Bien entendu, les parents d’Evan ne furent pas aussi indulgents que le leur avait demandé Sir Warren, mais il ne fut pas trop sévèrement puni.

Quelques jours plus tard, Sir Ignace Warren se rendait de nouveau chez les Alexandreï. Il n’était pas attendu, ce qui angoissa la mère d’Evan qui n’avait pas eu le temps de se préparer à l’accueillir. Sir Warren la rassura en lui expliquant qu’il était seulement venu chercher Evan : il ne resterait pas longtemps. Sitôt qu’il eût appris que son parrain était arrivé, Evan courut jusque dans le hall. Après que sa mère lui eût fait quelques recommandations, Evan quitta le château avec Sir Warren et tous deux se rendirent à Londres.
Durant le trajet, Sir Warren expliqua à Evan :
- Nous nous rendons à Sainte Mangouste, pour passer dire bonjour à Gribs. Ensuite je voudrais acheter quelque chose, nous irons sur le Chemin de Traverse, qui est par ailleurs plus surveillé que jamais.
- Qu’est-ce que vous voudriez acheter, Sir Warren ? demanda Evan, intrigué.
Il avait toujours appelé son parrain ainsi, cela lui semblait parfaitement naturel. Il leva la tête vers son parrain en quête d’une explication, mais aucune ne vint. Sir Warren se contenta d’afficher un sourire énigmatique.
- Tu verras.
Le parrain et son filleul arrivèrent bientôt à l’hôpital de Sainte Mangouste. Evan n’y était encore jamais allé, mais il ne fut pas étonné par le défilé incessant de malades, de visiteurs et de médecins. Sir Warren n’eut pas besoin de demander le numéro de la chambre de Gribs, il était certainement déjà venu le voir une fois, voire plusieurs. Ils montèrent à l’étage correspondant et ne tardèrent pas à pousser la porte d’une chambre. La première chose qu’aperçut Evan était l’homme allongé sur le lit blanc, adossé au mur, qui lisait la Gazette du Sorcier. Gribs tourna vivement la tête lorsque la porte s’ouvrit et un sourire joyeux illumina son visage jeune. Lorsque Sir Warren et son filleul vinrent s’asseoir sur les chaises à côté du lit, Evan observa pour la première Gribs attentivement. Le jeune Auror avait un visage mince, et un teint mat. Ses cheveux roux étaient coupés court et ses yeux verts pétillaient de malice. Il avait un nez droit et des lèvres fines, qui étaient la plupart du temps tirées pour former un sourire ou une grimace.
- Savez-vous quand vous pourrez sortir d’ici ? demanda Sir Warren après l’avoir salué.
Gribs secoua tristement la tête, mais répondit sur un ton enjoué :
- Non, toujours pas. Ce doit être un drôle de sortilège que ce Slickstorm m’a lancé dans l’Allée des Embrumes.
- Vous êtes allés dans l’Allée des Embrumes ? demanda Evan malgré lui, intrigué.
Gribs le dévisagea un instant, puis se tourna vers Sir Warren.
- Vous ne lui avez pas raconté mes exploits apparemment, c’est donc pour ça qu’il ne me regarde pas avez des yeux ronds ! plaisanta-t-il.
Sir Warren et le jeune Auror rirent, mais Evan ne sut pas bien si lui devait le faire. Sir Warren ne tint cependant pas à raconter les exploits de Gribs, ce que son filleul trouva fort dommage car il trouvait l’Auror sympathique et il aurait bien aimé savoir ce qu’il avait accompli de si héroïque.
Un peu plus tard, Evan et son parrain prirent congé de Gribs et se dirigèrent vers le Chemin de Traverse.
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