Fanfiction

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C’était une nuit sans lune, dans un bois reculé de la campagne française. Un cri retentit, un cri de douleur atroce et perçant, puis un silence, long et affreux. Quelques secondes plus tard, la vie revint en la présence de petits piaillements.
Sur la pierre à côté de l’autel, la mère était morte. Elle avait accompli ce dernier effort, celui de mettre au monde son fils, puis s’était éteinte dans un dernier râle. A ses côtés, le cadavre d’une chatte sauvage. Elle aussi avait donné naissance et elle aussi avait péri dans cette épreuve.
L’enfant fut placé par son père sur l’autel et le chaton fut mis à ses côtés. Le bébé fixa le félin et sa frimousse sembla changer un instant. Son père hocha la tête et, après un regard à sa femme, versa de l’eau consacrée sur l’enfant en récitant ces paroles sacrées :
—Toi, nouveau né, toi qui possède le sang sacré, je te baptise au nom de tes ancêtres, je te nomme…
Il fit un autre regard à sa femme :
—Je te nomme Thanatos de Scylla.
L’enfant regarda alors son géniteur et son sourire tout innocent sembla passer un moment, comme s’il comprenait tout le sens qu’allait avoir cette nomination, cette nomination de mort…

Cette nuit-ci, la pleine lune était belle et basse dans le ciel étoilé. Cela se passait toujours dans un petit bois reculé de la France, mais un autre petit bois. Les râles de douleurs étaient sourds et réguliers. Il y eut un silence puis à nouveau se débordement de vie, ses petits piaillements heureux.
Mais à ceux-ci se joignirent d’autres cris de joie. Ceux du père, des différents « spectateurs » mais aussi ceux de la mère. Celle-ci avait un sourire aux lèvres en regardant le beau bébé qu’était sa fille. Elle sourit aussi en réponse au faible miaulement de la chatte sauvage à ses côtés.
La petite fille fut placée sur l’autel en pierre, le chaton à ses côtés. Elle tourna sa petite mimine vers lui et sourit, puis sa main se brouilla un instant. Les chuchotements présents à ce moment-là s’enflèrent pour se transformer en hourras.
Puis le père s’approcha, versa de l’eau sur le bébé et dit solennellement :
—Toi, nouvellement née, toi qui possède le sang sacré, je te baptise au noms de tes ancêtres. Je te nomme Dendra de Kihtals.
Les hourras allaient reprendre quand un vent frais se fit sentir. Un homme transplana, suivit par un garçon qui rangea son portoloin. Dans ses bras, un chaton noir. Le garçon, tout vêtu de noir, devait avoir à peu près quatre ans. Il se tenait aux côtés de son père et ses yeux étaient ceux de son chat.
Puis tous deux s’avancèrent vers l’autel. L’homme, en habits de deuil, se plaça à droite tandis que le père de Dendra était à gauche. Le jeune garçon monta sur la pierre et posa la tête du bébé sur ses genoux avec des gestes précautionneux et doux. Le chaton noir, qui semblait à peine plus âgé que celui, tout blanc, qui était à côté du bébé, avait en fait le même âge que le garçon. Il alla se mettre contre son maître.
Puis les deux pères, dans un même ensemble, entamèrent un drôle de chant. Celui de gauche sortis une toute petite dague en or et celui de droite un coutelas en argent. Et alors que leur chant était à son paroxysme, ils entaillèrent l’index droit de leur enfant puis collèrent les deux blessures tout en y apportant de leur flux. Ils restèrent ainsi plusieurs bonnes minutes. Puis, lorsqu’ils lâchèrent enfin les petites mains, les blessures étaient refermées, mais les hommes étaient vidés.
Alors que le premier se faisait aidé avec joie pour se relever, le second se releva seul et emporta son fils avec lui. Avant de partir, il jeta un regard à l’assemblée puis à son fils, une grimace apparue alors sur son visage. Il s’adressa à l’assemblée :
—Voilà, j’ai respecté le marché, selon nos lois, mais il n’aurait tenu qu’à moi, il serait mort depuis longtemps. Vous ne savez pas à quoi vous vous engagez, cousin.
Et à l’autre de simplement hocher la tête avec compréhension :
—Allez, M. de Scylla, et souvenez-vous que vous ne devez plus élever la main sur lui, ceci aussi fait partis du marché. Mais si sa vie vous importune tant, ce que nous vous avons proposé il y a de cela quatre ans tient toujours.
—ahhh, faites donc ce que vous voulez de lui, je n’en ai cure !
Puis il transplana, laissant là le petit Thanatos. Alors M. de Kihtals s’approcha de lui, et le pris doucement par la main puis le mena à nouveau vers l’autel, là où dormait désormais la petite Dendra, enfant à laquelle Thanatos était lié par le sang et qu’il aimait déjà.

L’été de ses onze ans, Than le passa comme tous les autres, à courir dans les champs avec Dendra, sous diverses formes. Mais le père de la fillette, lui, fronçait les sourcils de jour en jour, scrutant le ciel. Et quand un hiboux arrivait, il se jetait presque sur lui et chaque nouvelle lettre le faisait se renfrogner un peu plus. Un jour qu’il discutait avec sa femme, Thanatos et Dendra, qui rentraient d’une de leurs virées, les surprirent :
—As-tu envoyé un hibou au directeur ? lui demandait sa femme.
—Oui, et voici se qu’il m’a renvoyé :
Suite à votre hibou, j’ai consulté personnellement tous les dossiers d’inscription relatif à l’année annoncée ainsi que ceux des années entourant celle-ci mais il n’y a aucun dossier comportant le nom de « Thanatos de Scylla ». Je suis navré.
Bien sûr, comme tu t’en doutes, je lui ai envoyé un autre hibou en lui demandant si nous ne pouvions l’inscrire nous-même et cette fois elle m’a dit que comme nous n’étions pas ses représentants légaux, nous ne pouvions rien faire…
Il poussa alors un grand soupir.
—Vas-tu aller le voir ?
—Il le faut bien, il le faut bien.
—Emmèneras-tu Thanatos avec toi ?
Il réfléchit un moment et répondit d’une voix lasse :
—Seulement s’il le désire. C’est son père après tout…
Le petit Than entra alors et dit de sa petite voix :
—Je… je vais revoir papa ?
Les deux adultes sursautèrent, ils ne pensaient pas être écoutés. M. de Kihtals posa alors un regard doux, mais troublé sur Thanatos avant d’apercevoir sa fille. Il regarda alors sa femme, l’espace d’un instant puis se lança :
—Than, il faut que j’aille voir ton père à propos de certaines choses, et…. si tu le souhaites…. tu peux venir avec moi…
Le garçon hocha la tête :
—C’est à propos de mon inscription à Beauxbatons ?
Il le regarda, surprit puis hocha la tête silencieusement.
—Alors je viens avec vous.
—Très bien. Nous partons tout de suite. Tu es prêt ?
Nouvel hochement de tête. Ils se dirigèrent ensuite vers la cheminée. Chacun d’eux prit une grande poignée de poudre et M. de Kihtals prit un petit sachet qui en contenait, pour le retour. Il embrassa sa femme et passa le premier. Than le suivit à quelques secondes d’intervalle.

Ils arrivèrent dans un endroit sombre, malsain. Toutes les fenêtres étaient closes. La seule source de lumière était le feu ronflant de la cheminée. Thanatos sentis que l’homme à ses cotés prenait sa main, comme pour le protéger de quelque chose. Ils s’avancèrent ensuite. Alors qu’ils étaient arrivés à à peu près 20cm du plus grand fauteuil de la pièce, une voix leur parvint de celui-ci.
—Qui que vous soyez, partez de cette demeure et ne revenez plus jamais.
M. de Kihtals inspira un grand coup et s’exprima à son tour.
—Bonjour, cousin, je suis venu t’entretenir de diverses choses.
—Ah, mais c’est ce cher cousin, siffla la voix. Que me vaut le déplaisir de ta visite et qui as-tu emmené avec toi ? Il y avait une certaine teinte de dégoût dans sa voix, comme s’il savait qui était venu…
—Je suis venu t’entretenir de ton fils Thanatos. Il est avec moi.
Le fauteuil se tourna brusquement et ils purent voir un homme sec et droits, les cheveux en batailles, tout habillé de noir et puant de crasse. Mais ses yeux seuls semblaient faire montre d’un peu de conscience : ils étaient tournés sur Than, et n’étaient pas plein d’amour.
—Alors, que me veux-tu donc et qu’a-t-il encore fait ? A-t-il tué quelqu’un d’autre ?
M. de Kihtals poussa un soupir avant de répondre, décidément, il n’avait pas changé, mais l’avait-il seulement voulu ?
—Je viens te voir à propos de son inscription à Beauxbatons.
—Quoi son inscription ? Qu’y a-t-il avec elle, elle ne dépend pas de ton ressort que je sache !
—Ca je ne le sais que trop bien, et justement, il s’avère que tu ne l’as toujours pas inscrit…
—Je ne l’inscrirai pas.
—Quoi ?
—Tu as très bien entendu, ce morveux n’ira pas à Beauxbatons.
—Mais tu ne peux faire ça, de tout temps nous nous sommes toujours rendus à Beauxbatons, il doit y aller.
—Non.
—Il doit y aller cousin, que tu le veuilles ou non.
—Très bien, il ira, mais à une seule condition.
Le père de Dendra fronça les sourcils.
—Qu’elle est-elle ?
—Je veux que tu me dises pourquoi tu lui fait porter ses frusques ridicules, le noir lui sied tellement mieux ! et je veux aussi que tu me laisses lui parler seul à seul.
—Seul à seul ? Non… je ne peux pas… non…
—Très bien, il n’ira donc pas à Beauxbatons, c’est réglé comme ça…
M. de Scylla partit d’un petit rire joyeux. Puis Than prit la parole pour la première fois :
—Laissez-moi lui parler seul à seul, s’il vous plaît. Je veux vraiment aller à Beauxbatons. S’il vous plaît.
—Mais tu ne sais pas à quoi tu t’exposes, mon garçon, ton père est devenu fou… je ne peux pas te laisser.
—S’il vous plaît.
Il lui fit alors ses yeux les plus candides et en l’occurrence ceux de Dendra, sachant très bien qu’il ne résisterait pas longtemps. Et effectivement, il finit par céder et les laissa seuls.
De ce que Thanatos et son père se dirent, nul n’en sait rien, mais le petit garçon ne fut plus jamais le même après cela. Et le jour où il reçut enfin sa lettre d’admission, il était vêtu de noir…

La soirée des répartitions se termina assez tôt et bien vite, tous rejoignirent leurs maisons. Ceux de Pigalle marchèrent un bon bout de temps avant d’arriver à leurs appartement, dans l’aile Ouest du château, une aile plus ou moins abandonnée. Mais on reconnaissait, aux anciennes fresques, qu’elle avait jadis été somptueuse. Les vieilles armoiries aux murs suggéraient même que la maison avait été celle des nobles, mais comme partout en France, la révolution était passée par là aussi se trouvait-il maintenant que la maison était celle qui abhorrait le plus tous ce qui avait attrait à la noblesse. Par contre, elle ne rejetait pas les sangs-pur, au contraire. Aussi le cas Thanatos était-il assez ambigu pour que se tienne, se soir là, un petit conseil des anciens.
Ce conseil était dirigé par le préfet de la maison ou le préfet en chef lorsqu’il en existait un. Bien évidemment, lorsque celui-ci était jugé trop respectueux du règlement, il était mis à l’écart. L’appuie des autorités était toujours un plus, mais il ne fallait certes pas mettre en péril le conseil. Cette année ci, le conseil était dirigé par un garçon de 6ème année, un grand costaux qui passait son temps à faire jouer ses muscles pour soi-disant impressionner les filles, mais au vu de son QI, celles-ci déguerpissaient généralement assez vite. Outre ce chef, le conseil était constitué d’une dizaine d’individu, de la deuxième année à la septième, tous de braves petits fauteurs de troubles, chacun aillant une caractéristique propre à lui et chacun exerçant une sorte de petit pouvoir sur ceux de son année.
C’est donc de manière exceptionnelle que le conseil des anciens débuta le jour même de la rentrée. Il commença, comme le veux l’usage, par l’élection du nouveau président, ici il y eut réélection, puis par l’initiation du nouveau membre, celui de la deuxième année. Le jeune initié, un garçonnet par rapport à d’autres, était un malin discret, sournois et qui avait réussit à créer un grand trouble lors d’un des repas l’année passée et c’est par ce haut fait qu’il fut accepté au sein du conseil. Ensuite vint la présentation et le serment du nouveau préfet qui avait été au préalable jugé digne de faire partie du conseil. Et enfin vint le cas de Thanatos. Il était noble, cela ne faisait aucun doute, mais il était également de sang pur, sinon jamais il n’aurait pu être accepté à Pigalle. Ils discutèrent longtemps de ce qu’il convenait de faire de lui et aucune solution n’avait pu être trouvée. Tant et si bien que le conseil avait jugé une attente d’une semaine, une semaine pendant laquelle le « de Scylla » devrait prouver qu’il était bien des leurs. Mais bien entendu, Thanatos ne savait pas cela.
Le lendemain matin, lors du petit déjeuner dans la salle commune, chacun reçu son emplois du temps du premier semestre. Tous les cours théoriques étaient pratiqués par effectifs entier, de telle sorte que les élèves d’une même année se retrouvaient au moins une fois par jour ensemble. La pratique était effectuée en groupe d’une quinzaine d’élèves. Les petits déjeuners étaient pris en salle commune tandis que les déjeuners et les dîners étaient pris en libre service dans la salle à manger, une salle plus petite que la salle des cérémonies et des bals et où les tables et les chaises étaient placées en petits groupes.
Chacun, après lecture de son emplois du temps, se mit donc en charge de se rendre à son premier cours. Ce fut une tâche plus délicate pour les premières années étant donné qu’ils ne connaissaient pour ainsi dire rien à la disposition des lieux. Mais ils finirent tout de même par se retrouver et les plus doués ne se perdaient déjà plus dès le deuxième jour. Il fallut seulement deux heures et un plan donné par son père à Thanatos pour s’y retrouver.
La semaine s’écoula, tranquillement, normalement même. Les professeurs firent passer des tests aux nouveaux élèves pour juger approximativement leur niveau et pour ainsi pouvoir les répartir en différents groupes. Than excella partout et se retrouva dans les meilleurs groupes, et cela ne fit guère plaisir aux membres du conseil. Le dimanche soir de la première semaine, ils statuèrent sur le statut de Thanatos, le qualifiant de « nobliaux prétentieux » entre autres (il n’y a ici que le surnom le plus gentil, chacun sait avec quelle cruauté les jeunes peuvent se blesser les uns les autres.) et décidant qu’ils lui mèneraient la vie dure.
C’est ainsi qu’ils se chargèrent à tour de rôle ou tous en même temps de l’insulter à tous moment de la journée, de lui faire des blagues de plus en plus mauvaise, passant du chapardage d’affaire aux croches pieds dans les couloirs et au mouillage de lit… Mais Than n’avait rien à faire de ce qu’ils faisaient, rien ne lui importait. Il subissait tout sans rien dire, sans jamais rien dire.
Mais malheureusement pour eux, un jour ils firent une chose qui mit Than hors de lui. Alors qu’ils s’amusaient à trifouiller dans son dortoir, ils trouvèrent une photo de Dendra, la seule photo que Than eut. Ils lui la prirent, deuxième erreur. Than ne le vit pas tout de suite, il ne s’en aperçut qu’une fois la nuit tombée, alors que le conseil se réunissaient en salle commune, croyant que tout le monde dormait. Than descendit alors les quelques marches et, s’avançant dans l’ombre, sans qu’ils le voit, sans bruit et voyant grâce à ses yeux de chat qu’il n’avait pour une fois pas retransformées en yeux normaux, il arriva sur eux. Il ne dit rien mis à part ces quatre mots :
—Rendez-moi cette photo.
Il le dit sur un ton froid, et autoritaire, mais ce n’était pas cela le plus impressionnant chez lui, non, c’était son regard et tout ce qu’il faisait passer par lui. Les plus jeunes avaient été matés par ses paroles et les plus anciens par ses regards. Seul le chef tint tête, refusant de lui rendre sa photo, allant même jusqu’à la déchirer devant ses yeux. Le sang de Than ne fit qu’un tour et il se transforma en panthère sans s’en rendre compte, s’attaquant au chef, le mordant et le griffant. Il du cependant s’arrêter vite, le garçon perdant beaucoup de sang et risquant de perdre la vie…
Il réussit à se contrôler, à reprendre sa forme habituelle, mais il garda ses yeux de félins, étant donné que ses yeux avaient pris cette forme alors qu’il était encore très jeune et qu’elle était devenue sa vraie forme, l’autre étant un substitut pour paraître plus normal. Il monta ensuite se coucher pendant que les autres emmenaient leur chef à l’infirmerie. Il leur dit cependant, pendant que tous pouvaient l’entendre :
—Pas un mot de ce qu’il s’est passé, à quiconque, sinon je vous jure que vous aurez de la chance si je vous laisse dans le même état que lui.
Puis il retourna dans son dortoir et, à l’aide d’un sortilège « réparo », pratiqué sans baguette, il répara la photographie. Puis il la baisa et la plaça sur son cœur avant de s’endormir.
Le lendemain, aucune rumeur ne troubla la salle commune si ce n’est celle qui annonçait que le chef du conseil des anciens étaient à l’infirmerie. Aucun mot sur Than, mais aucune insulte non plus. A partir de ce jour, Than ne fut plus jamais la proie des autres élèves. On lui demanda même s’il ne voulait pas remplacer le chef, mais il se fichait complètement du petit groupe aussi refusait-il, encore et encore.

L’année se déroula tranquillement pour Thanatos et pour les autres, celui-ci ne disant toujours rien, ou presque. Il réussit ses examens haut la main et rentra chez les de Kihtals pour les grandes vacances. Là il y revit Dendra et fit quelque chose qu’il n’avait pas fait durant ces longs mois, il sourit ou plutôt, il lui sourit. En effet, à M. et Mme de Kihtals, il ne montrait aucune émotion, ni joie, ni triste ou colère, rien. Il restait impassible, comme à Beauxbatons.
Durant les vacances, il ne s’attela guère à ses travaux, excepté ceux de métamorphose, encore qu’ils ne fussent pas ceux demandés par le professeur. Il partait avec Dendra le matin sous une certaine forme et ils se promenaient toute la journée, jouant tantôt sur terre, tantôt dans les airs et tantôt sous la mer, mais toujours gardant leurs yeux caractéristiques, leurs yeux de félins. Ceux-ci étaient la réplique exacte de ceux de leurs familiers et ce, parce que le familier est toujours le premier animal dont l’animagus particulier prend la forme. Il est aussi celui en lequel il se transforme le plus souvent et ses yeux finissent donc par garder cette forme-ci. Mais il leur est possible aussi de les changer, bien sûr, même si il leur sied plus de les garder comme cela et puis ça renforce le lien humain/familier.
C’est donc dans ces promenades et ces jeux que Than arrivait à se lâcher vraiment et encore, uniquement lorsqu’ils étaient seuls. Dendra était un peu jeune encore pour tout comprendre, mais elle avait remarqué le changement d’attitude du garçon. Elle ne lui en fit pas la remarque et profitait de ce qu’il rit avec elle, mais le voir changer du tout ou tout dès qu’il y avait quelqu’un la troublait grandement. Mais les vacances se finirent bientôt et Than repartie. Restée seule avec ses parents et son précepteur, Dendra s’était fabriquer un calendrier sommaire où elle notait les jours avant son entrée à Beauxbatons et le moment où elle pourrait voir Than tous les jours et pas uniquement pendant les vacances.
Than quant à lui, retourna à l’école le cœur lourd de devoir quitter la petite fille et reprit son air impassible et ferma son cœur à tout, excepter la nouvelle photographie qu’il gardait précieusement contre son cœur. Mais ses vacances ne s’étaient pas résumées pour lui a un simple amusement à une simple relâche de pression, non, cela l’avait fait réfléchir aussi par rapport aux cours et notamment la métamorphose où il s’ennuyait depuis le début étant donné que ses « facultés » particulière l’avait contraint à apprendre cette matière très jeune et revoir le B.A.ba était pour lui une perte de temps infinis. Aussi se permit-il une fois, lors du cours de M. Dusentier, d’essayer de dévier un peule cours, à propos d’un remarque de celui-ci sur les animagus.

—Les animagus, M. Viktor, sont tous des sorciers ayant travailler dur pour y arrivé et aucun élève de deuxième année ne peut sérieusement espérer en devenir un avant la fin de sa scolarité. Il n’existe pas d’animagus qui ait moins de 16 ans…
Une main s’était levée, celle de Than, qui se trouvait tout au fond de la salle.
—Oui, M. ?
—De Scylla, Monsieur.
Tout le monde se retourna d’un coup, Thanatos qui parlait, c’était une grande première, certains ne l’avaient encore jamais entendu, à par peut-être un ou deux pigalliens, témoins du coup d’éclat du début d’année précédent lors du conseil des anciens. Le professeur signala à Thanatos de poser sa question.
—Sauf votre respect professeur, il existe des animagus beaucoup plus jeunes, ceux qui possèdent des gênes de prédisposition par exemple.
—Arrêtez de raconter n’importe quoi, il n’existe pas de gêne de prédisposition à l’animagie, tout ceci n’est que calomnie d’amoureux de la science et de ces moldus qui jouent à dieu.
—Mais pourtant les études de Mihlbach sont très claires, et ce sorcier a prouvé que les gênes relatifs à l’animagie présentaient, chez les animagus, une version muée qui était à l’origine de leurs prédispositions.
—Ce ne sont que des foutaises, M. de Scylla.
—Mais cela a été prouvé et approuvé par tous les grands conseils du monde !
—Ce sont des ramassis de vieux sorciers trop sourds pour y entendre quoi que ce soit.
—Je crois qu’ils y comprennent plus que vous, monsieur.
—Il suffit, il n’existe pas de gêne de prédisposition à la magie ni d’animagus qui soit plus jeune que ce que j’ai dit.
—Donc vous ne croyez pas aux Cinq…
—Les Cinq ne sont que calomnies et conte de fée. Animagus particuliers, qui pourrait soit-disant se transformer en n’importe quel animal ou être humain, qui pourrait avaler ça, franchement.
Thanatos se leva en secouant la tête, rangea ses affaires et se dirigea vers la porte.
—Mais… mais que faites-vous ? Revenez ! Je vous interdit de sortir ! Vous vous expliquerez chez M. le directeur ! Mais revenez !
En passant la porte, Than, un petit sourire inquiétant aux lèvres, dit, fixant le professeur de ses étranges pupilles :
—Ils le peuvent, monsieur, ils le peuvent. Au déplaisir de vous revoir chez le directeur.
Et il ferma la porte. Dès qu’il fut sortis, un brouhaha monstre se fit entendre de la part de la classe qui jusque là avait gardé le silence, et M. Dusentier eu un mal fou pour réussir à réobtenir une ambiance propice à l’apprentissage de la métamorphose.

Juste après le cours, M. Dusentier se rendit au bureau de M. le directeur, pour y vider sa bile mais il eut le déplaisir de voir que Thanatos s’y trouvait déjà. Celui-ci avait apparemment déjà discuté avec le dirigeant et acquis celui-ci à sa cause. M. Dusentier sentit la colère monter en lui et Than eu en la présence de ce drôle de petit homme, son premier ennemis, enfin son premier véritable ennemis. Le directeur écouta patiemment les doléances du professeur et ensuite rendit son verdict : Pigalle perdrait 10points pour la conduite inexcusable de Thanatos et celui-ci serait dispensé des cours de métamorphose, matière pourtant obligatoire. Thanatos hocha la tête tranquillement, les 10pts seraient vite rattrapés et il avait maintenant 3h de libre dans son emplois du temps, trois heures où il pourrait faire de la métamorphose à sa façon. Le professeur quant à lui ne put masquer son étonnement et sa stupeur quant à cette dispense. Puis il prit tout ça comme une insulte à son égard et à sa manière d’enseigner. Il jura de se venger de ce jeune nobliaux, quoi qu’il lui en coûtât pour ça.

Peu de temps après l’incident en cours de métamorphose, deux pigalliens, un peu plus téméraires que certains de leurs camarades, mais surtout deux têtes brûlées, ne croyant pas aux rumeurs, vinent trouver Thanatos alors que celui-ci était seul dans le parc :
—T’as vu Paul, on dirait que c’est le petit Thanatos…
—On dirait bien que t’as raison Jacques… mais à ton avis qu’est-ce qu’il peut bien faire ici tout seul le petit Thanatos ?
—Qui sait, il prépare peut-être un mauvais coup…
—Mais oui, tout le monde raconte que c’est un animagus et qu’il va dévorer le professeur de métamorphose…
Ils s’approchèrent un peu plus et virent que Than était en train d’écrire un lettre.
—Oh… mais qu’est-ce que c’est que ça ?
—On dirait un lettre, mon cher Paul…
—Mais il semblerait que vous ayez raison mon cher Jacques…
—Et à votre avis, à qui peut-elle bien être adressée ?
—Je l’ignore… son père, sa mère ?
—Oh non, ce serait trop banal… je voterais pour une maîtresse cachée, ce serait plus dans ses cordes…
Le premier se jeta alors sur Than tandis que le deuxième arrachait la lettre de ses mains. Il s’agissait d’un courrier à l’intention des de Kihtals, mais dans l’enveloppe qu’ils avaient prit aussi, se trouvait le billet pour Dendra…
—Oh non, Than, je peux t’appeler Than ?
Aucune réaction, si ce n’est que celui-ci s’était levé dès qu’ils l’avaient lâché.
—Je prend ça pour un oui… Que vois-je ici ? Tu écrits à tes parents ? C’est d’un pathétique…
L’autre, qui avait prit l’enveloppe, regarda le nom du destinataire :
—Mais ce ne sont pas ses parents, regarde…
—Ah oui, étrange, mais alors qui sont-ils pour toi ? Des cousins ? Décidément, tu me déçois Than…
Puis le billet glissa de l’enveloppe. Than tenta de le récupérer, mais ils furent plus rapide que lui.
—Mais qu’est-ce donc que ceci ?
Than les regardait, les yeux plein de haine.
—Oh, il semblerait que tout ne sois pas perdu tout compte fait, mon cher Than. Voyons ça.
Ils parcouru vite fait le petit mot, il était assez court, Thanatos n’étant pas très douer pour ce genre de choses, mais il exprimait de manière assez explicite les sentiments de celui-ci pour la jeune fille.
—Eh bien, il semblerait que notre dur à cuire nous cache des choses…
—Qui est donc cette jeune fille Than ? Et pourquoi ne nous as-tu jamais parler d’elle ? C’est très offensant, tu sais…
—Oui, nous qui te prenions pour un ami… Il va falloir que nous montrions ça à M. Dusentier maintenant, eh oui, c’est que ce n’est pas très sain ce genre de relation à ton âge…
Précisons tout de même que ces deux-là étaient en sixième année d’étude. Than ne resta évidemment pas impassible tout l’échange, quoique de loin on eut pu le croire. Ces yeux lançaient des éclairs meurtriers, qui ravivaient les deux jeunes inconscients. Tous deux étaient persuadés que toutes les rumeurs à propos du jeune noble étaient sans fondement, mis à part celle du récit du cours de métamorphose, leur matière préférée… Ils firent minent de partir et tournèrent le dos à Than. C’est alors que son visage se crispa et que, les yeux fous, il leur dit d’une voix extrêmement calme, à glacer le sang :
—Rendez moi ces papiers.
En se tournant, ils lui répondirent d’une voix un peu hautaine :
—Et tu nous fera quoi sinon…
Puis ils le virent et se figèrent sur place un moment. Puis, se rapprochant, ils se donnèrent du courage. Ils sortirent aussi leurs baguettes, mais cela fut inutile, Than était déjà sur eux. Il n’avait pas effectué de métamorphose comme la dernière fois. Il s’était contenté de se faire pousser des griffes et d’emprunter la démarche et la détente féline pour foncer sur eux, se laissant envahir par l’instinct de la panthère dont il prenait habituellement la forme. Mais la non-métamorphose sauva les deux pigalliens qui en furent quitte pour une bonne frayeur. Après avoir récupérer ses différents papier, Thanatos prit soin de les cacheter lui-même et d’aller demander à une chouette, en allant la voir sous la forme d’une autre, d’aller porter le tout aux de Kihtals.
Il retourna ensuite dans sa salle commune, mais au passage, il entraperçut deux capes de pigalliens dans le bureau du professeur de métamorphose. Nuls doute que M. Dusentier serait au courant de ce qu’il s’était passé… Tant pis, cela ne lui fera qu’une nouvelle raison d’en vouloir à Thanatos, puisque celui-ci venait de blesser physiquement et dans leur amour propre, les deux chouchous du fameux professeur.

La salle commune devint assez tendue par la suite, séparée entre les opposants et les partisans de Thanatos. Et sa nomination au sein du conseil était à nouveau sur le tapis et au centre de tous les débats. Mais cette fois-ci, voyant les enjeux qu’il pouvait avoir à faire partis du conseil, notamment au niveau de sa tranquillité personnelle, il promit d’y réfléchir durant les vacances d’été.
Eh oui, il faut dire que rien de vraiment exaltant ne se passa à Beauxbatons cette année-là, tout comme la précédente, d’ailleurs. Aussi l’année s’écoula-t-elle sans que personne ne la vit venir, mais tous apprécièrent l’approche des vacances scolaires et ses promesses de repos. Than en faisait partit aussi cette année, souhaitant retrouver un peu de calme, détestant être au milieu des attentions de tous, que ce soit de manière positive ou non.

Septembre. Than agrippa le portoloin, il savait exactement ce qu’il voulait faire cette année. Il irait d’ailleurs directement annoncé au conseil sa décision. Celle-ci lui avait été pénible, il n’appréciait toujours pas la présence des autres, mais il était trop tard, il ne pouvait plus faire abstraction des autres et pour se mesurer à un professeur, l’appui du conseil lui était non pas indispensable, mais quelque chose de précieux et d’utile. Le soir même, juste après la cérémonie, il fut d’ailleurs mis en place. Depuis ce fameux soir il y avait de cela deux années, le conseil n’avait pas vraiment changé, si ce n’était par son chef et par les changements habituels : départs d’anciens, arrivées de nouveaux. Le chef était l’ancien bras droit du gros dur, un petit sec à l’esprit vif mais à la condition physique à pleurer. Il avait tout de suite vu le potentiel de Thanatos, et c’était d’ailleurs lui qui avait insister pour que Than rejoigne leur groupe et c’était lui qui s’était arrangé pour qu’il ne soit pas trop inquiété par le clan des partisans du professeur de métamorphose…
Lorsque Thanatos pénétra dans le cercle du conseil, il se passa une sorte de conciliabule muet avec le chef puis celui-ci lui intima de se placer à sa droite, Than refusa de la tête, mais le chef insista, aussi le jeune 3ème année se dirigea-t-il donc vers le fauteuil de droite. Mais celui-ci était déjà occupé par une espèce de malabar. Le malabar, comme on peut s’en douter, n’accepta pas de céder sa qualité de n°2 à ce jeune blanc bec, aussi le jeune blanc bec dût-il faire accepter les ordres du chef au malabar, en lui assénant un méchant coup droit juste sous le sternum, coupant du coup sa respiration. Sonné et calmé, le malabar se traîna comme il pu jusqu’à sa couche, jurant de se venger du nouveau n°2, et abandonnant de ce fait, sa qualité d’ancien…
—Encore un ennemi, je ne sais pas si cela était une idée vraiment bonne… murmura Thanatos
—Cesse de te poser des questions, ce qui est fait est fait, il m’est d’ailleurs bien moins précieux que tu ne peux l’être. Mais ceci je te l’expliquerai plus tard, que la cérémonie commence !
Than ouvrit de grands yeux : une cérémonie ? quel genre de cérémonie ? Il n’avait pas été informé de cela…
Le chef lui murmura à nouveau :
—Ne t’inquiète pas, ce sera une formalité pour toi, j’en suis certain.
Il prit une drôle de boîte, mal vieillie et en sortis un parchemin qui était tout aussi vieux.
—Ceci, mon cher, est une relique la plus importante de notre maison. C’est elle qui nous garantis la fiabilité de nos membres, et qui punis les traîtres…
Son regard devint lointain et, en haut, on pu entendre un cris de désespoir, lancé très probablement par l’ancien n°2… Puis le chef reprit un air calme et un léger sourire vint se poser sur ses lèvres, à ce moment précis, son calme et ce petit sourire sur son visage lui donnaient un air de démon. Il regarda Thanatos un moment, celui-ci senti un frisson glacé parcourir son dos. Puis tout s’arrêta, il redevint le même qu’au début de la soirée et son regard se fit plus chaleureux. Il tendit ensuite le parchemin à Thanatos, ainsi qu’une plume dorée, très ancienne également.
—Ecris ton nom sur ce parchemin, nous saurons très vite si tu es digne de cette assemblée ou si nous nous devons de te livrer à tes ennemis.
Je suis désolé, ce sont les paroles rituelles, un peu archaïque, mais que sommes-nous sans les traditions ?
Le sourire sur le visage du chef, après ce petit aparté à l’attention de Thanatos, était plus chaleureux que le précédent. Et le jeune garçon, alors un peu plus confiant, prit l’outil ainsi que la feuille de papier et y inscrivit son nom. Celui-ci brilla un court instant avant de prendre feu. Tous les regards se portèrent alors sur la relique. Ceci était pour le moins inattendu, et très rare, la dernière fois c’était il y avait 5 années de cela, lorsque leur chef actuel avait inscrit son nom… Un grand éclat de rire froid sortit alors de la bouche du chef :
—Ah Thanatos, ceci plus que tout le reste prouve que tu es des nôtres, et qu’un jour tu me succèderas peut-être. Bon, la séance est levée, allez tous vous reposer, la nuit a été riche en rebondissement et je sais que la trahison de mon ancien second a perturbé certains d’entre vous.
Tous se levèrent. Thanatos rangea le parchemin redevenu vierge et lisse ainsi que la plume dans la boîte. Puis il se dirigea vers son dortoir quand le chef le retint par le bras. Il le regarda alors dans les yeux et lui intima de façon muette de le suivre. Ce que Than fit.
Le chef l’entra dans un coin sombre de la salle commune. Il y avait là un drôle de tableau, représentant la révolution française de 1789, on y voyait les révolutionnaires exécuter la famille royale. C’était un tableau moldu, sans aucun doute, les personnages étant fixes. Mais ce qui attirait les yeux de celui qui savait regarder, c’était le bourreau et tout particulièrement ses yeux et son bras. Ses yeux ressemblaient quelque peu à ceux du chef lorsque le traître c’était fait prendre, et sur son bras, on pouvait voir un tatouage, noir, presque effacé, comme s’il avait été souvent frotté, mais on pouvait toujours reconnaître le rapace, cet aigle, symbole de l’empire, mais surtout du pouvoir. De nouveau un petit sourire sur le visage du chef :
—Je vois que tes yeux sont attirés par cette toile, et ce personnage, c’est bien.
Il appuya alors sur le tatouage et le tableau disparut, laissant juste un étroit couloir, sombre et humide. Les deux jeunes garçons s’y faufilèrent, le chef en premier. Il ne prit pas la peine d’éclairer, il semblait pouvoir y voir aussi clair que Than, mais pour Than cela était naturel étant donné qu’il possédait des yeux de félins. Soudain, le couloir s’élargit. Il y avait des chaînes sur les murs, rien de bien rassurant, mais le chef avançait toujours, l’air de rien. Un vent glacé sembla soudain envahir le passage, comme pour dissuader plus les intrus d’avancer, comme une sorte d’avertissement, mais ils continuaient, bien que le jeune de Scylla fut loin d’être rassuré. Puis ils débouchèrent dans une immense salle, à ciel ouvert, ou presque, il n’y avait que le centre qui fut ouvert. Au centre se trouvait d’ailleurs une sorte d’autel, semblable, bien trop semblable à celui sur lequel Than avait vu le jour… Sauf que celui-ci sentait la mort. Partout sur les murs, on pouvait voir des éléments de torture divers et variés et dans le fond, une sorte de grande cheminée servant très probablement de crématorium et dans laquelle, dès qu’ils avaient pénétré dans la pièce, s’était mit à ronfler un feu d’enfer.
Thanatos était tétanisé. Il ne comprenait absolument rien. Soudainement, deux fauteuils apparurent et une force incroyable le poussa à s’asseoir dans l’un deux tandis que le chef prenait place dans l’autre.
—Bien, Thanatos, maintenant que nous sommes ici, je vais te dire certaines choses, mais tout d’abord, je répondrais aux quelques questions que tu te poses sûrement. Je t’écoute.
—Où sommes-nous ?
Un petit sourire :
—C’est une pièce secrète, mais cela tu t’en doutes, je suis le seul à connaître son emplacement, et c’est accessoirement une ancienne salle de torture.
—A… à quoi servait cet autel ?
—Tout de suite les questions pratiques, j’aime bien. En fait, il n’a pas une seule fonction. En plein jour, il servait aux exécutions de vampires et autres vermines, et sinon, eh bien, on y pratiquait certaines choses, certains rituels…
Thanatos, secoua la tête, il ne voulait en entendre plus à propos de cela.
—Pourquoi sommes-nous là ? Est-ce la fin du rituel du conseil ?
—Hum, je ne répondrais à cela qu’en dernier, à moins que tu n’es pas d’autres questions, bien sûr.
Than lui fit signe que non.
*Pas très bavard, tant pis, j’espère que cela aura suffit maître.
Ne t’inquiète pas, son esprit m’est complètement ouvert, contente-toi de l’instruire, nous agirons en fonction de ses réactions.
Bien maître.*
—Soit, comment commencer ? Peut être par l’histoire du conseil. De tout temps, le conseil a été présent dans cette école, mais son épreuve, celle que tu as passée tout à l’heure, n’est qu’une sorte de deuxième sélection. En effet, en temps normal, il ne se passe rien, le nom disparaît juste au bout de quelques secondes, c’est le pacte avec la maison, mais lorsque que l’un voit son nom prendre feu, cela signifie qu’il est un potentiel pour la guilde. J’ai vu mon nom prendre feu il y a de cela cinq ans, lorsque j’ai rejoint le conseil. Il n’y avait alors personne pour me guider jusqu’à cette pièce et m’expliquer tout ce que je vais te dire maintenant, il m’a fallut plusieurs mois pour tout comprendre, mais maintenant je fais partis de la guilde et il est dd mon devoir de te former. Mais avant cela, il est peut-être préférable de t’expliquer ce qu’est la guilde. C’est une élite de sorciers qui, de tout temps, a toujours existée. Elle rassemble les meilleurs, les plus forts et les plus ambitieux aussi. Nous sommes partout dans le monde, regroupés ou solitaires, selon les pays et nous contrôlons plus ou moins la destinée des sorciers ou en tout cas c’est le but que nous nous sommes fixés. *et nous sommes en passe de le réalisé d’ailleurs*.
—Quel rapport avec moi ?
—Tu as été désigné par le parchemin, tu dois faire parti de la guilde.
—Ca ne me tente pas vraiment moi…
—Tu ne comprends pas, tu es l’un des cinq, nous avons besoin de ta puissance et de ton potentiel. Notre maître en a besoin pour agir sur ce monde.
—Votre maître ?
—Oui, notre maître, un des grands diables, comme les moldus aiment à l’appeler, un démon puissant et tu vas l’aider dans sa quête de puissance, de gré ou de force.
—Ne compte pas sur moi.
Et sur ce, il se transforma en panthère noire et il fonça sur lui avant de prendre la fuite. Il l’avait blessé au visage, et semblait tiré d’affaire, mais une force le retint, la même force qui l’avait clouée sur le fauteuil. Et il fut lentement ramené près du feu. Là, il perdit connaissance.
*Il a un pouvoir intéressant, vous aviez raison maître.
Viens que je soigne ton visage.
Merci. Mais comment le faire rejoindre notre cause ?
Ne te soucis pas de cela, elle va venir dans cette école l’année prochaine.
Qui ?
Celle qui sera sa perte et nous fera l’avoir pour nous seuls.*
A nouveau ce sourire satisfait effrayant, et à la lumière des flammes, un tatouage en forme d’aigle était visible au travers de la chemise déchirée. Puis le démon envoya une image au jeune homme, une petite fille qui dormait dans une chambre, un chaton blanc à ses côtés. Celui-ci acquiesça et ramena le jeune Thanatos jusqu’à sa chambre. En le posant sur son lit, il fit ensuite un signe étrange sur son front :
—Dors tranquille, jeune porteur de mort, tu nous reviendras un jour, mais en attendant, tu ne garderas aucun souvenir de cette pièce, ainsi l’a voulu le maître, ainsi moi, Lord Kragen 16ème du nom, j’agis en son nom.

Le lendemain matin, Thanatos ne se souvenais de rien, ou presque. Son dernier souvenir était d’avoir été accepté au sein du conseil ; mais il ne se formalisa pas plus que ça, les études allaient reprendre le jour même.
Et cette journée-ci était des plus importantes, en effet, outre la rentrée « scolaire », les élèves devaient recevoir leurs emplois du temps et participer à leur premier cours optionnel. En effet, tout comme à Poudlard, Durmstrang et toutes les écoles de sorcelleries du monde, les élèves de troisième année se devaient de choisir au minimum deux options, déterminantes ou non pour leur future carrière. Elles permettaient tout du moins aux jeunes de se tâter afin de voir quelles étaient les matières pour lesquelles ils avaient le plus d’affinités. Bien entendu, la plupart n’avaient pas en tête de projet d’étude et choisissaient seulement les options en fonction de leur dureté et de ce qu’on savait des professeurs qui l’enseignaient.
Notre petit surdoué, lui, avait choisit en fonction de ces goût, principalement et de ce qu’il pensait devoir développer plus. Aussi c’était-il décidé, après moult réflexions, de s’inscrire en arithmancie et en cours de duels. Il avait surtout hésiter pour les duels, le cours paraissant être assuré par un abruti de première.
Et c’était malheureusement le cas. Si le professeur était à ce poste ce n’était certainement pas pour ces talents d’enseignant, mais plutôt pour sa docilité. En effet, il semblait clair que s’il n’était pas cracmol, c’était bien par chance, car la seule chose qu’on l’eut vis jamais faire par magie, c’était inscrire des choses sur le tableau noir. Cependant, on ne pouvait lui reprocher ses méthodes, prises dans des livres et suivant scrupuleusement les directives du ministère de la magie. Enfin, avec lui Thanatos pu tout de même apprendre à maîtriser un peu mieux son flux magique ainsi qu’à reconnaître certaines particularités dans le flux de chacun et ce, pour mieux les combattre et les vaincre. Ses cours de duels lui étaient donc d’un grand service sur le plan magique, tandis que ceux d’arithmancie lui permettaient plutôt d’affiner son esprit de manière logique et ordonnée, lui permettant de mieux s’organiser et d’avoir un esprit de synthèse bien plus développé. Thanatos progressait donc sur bien des fronts, et également par rapport à ses propres spécificités, n’ayant pas repris les cours de métamorphose et apprenant donc par lui-même.
Un jour qu’il s’entraînait seul, William vint le trouver. Ils n’étaient pas vraiment amis, mais n’étaient pas adversaires non plus. Than n’ayant conservé aucun souvenir, mais trouvant tout de même le chef du conseil un peu effrayant… De plus, il ne lui accordait aucune confiance, celui-ci semblait connaître bien des choses peu académiques et plutôt tournées vers la magie noire, sans compter quelques secrets personnels avec lesquels il faisait pression sur les gens ou simplement leur faisait savoir qu’il savait. C’est ce qu’il avait fait avec Than. William vint trouver le jeune de Scylla un jour que celui-ci s’entraînait dans le parc, près du lac. Son familier était avec lui. Il ne sortait presque jamais, la moindre blessure provoquée par une bagarre ou autre et le petit Than la ressentait aussitôt. Cette particularité, William l’ignorait, mais il semblait bien connaître l’autre, celle qui permettait à Thanatos de se transformer en l’animal de son choix. Il s’approcha donc du jeune sorcier, qui était alors sous la forme d’un chat :
—Ah Thanatos, tu n’as pas été facile à retrouver tu sais, le parc est grand, sans compter le château, il semblerait que ce soit mon jour de chance.
Le chaton ne bougea pas, il se contenta de fixer attentivement le jeune lord, intensément.
—Tu peux reprendre ton apparence humaine, je sais que c’est toi, pas la peine de me mentir. A moins que tu ne veuilles prendre …
Mais Thanatos avait déjà repris forme humaine lorsque William termina sa phrase :
—… une autre apparence…
Ils se fixèrent un moment. Thanatos était plein d’incompréhension et de surprise, comment savait-il ? comment avait-il découvert son secret ? comment l’avait-il retrouvé ? et pourquoi n’était-il pas en cours ?
—Oh, mais c’est tout simple, j’ai dit au professeur que j’étais souffrant et j’ai pu sortir te retrouver, quand au reste, c’est un secret. Répondit Kragen qui, semble-t-il, pouvait lire les pensées de Than.
—Comment ? Comment oses-tu lire en moi ?
—Oh, ne vas pas te formaliser pour si peu, mon chou, je ais ça tout le temps, c’est mon secret à moi, en quelques sortes. Je pourrait te l’enseigner si tu veux, encore que tu ne sembles pas encore près pour ça… J’ai dit quelque chose qui t’as chiffonner, il faut me le dire tu sais, je ne suis pas un méchant garçon, conclut-il avec une sorte de sourire qui pouvait pour bienveillant quand on ne connaissait pas le personnage.
—Ne me fais pas rire chef, il avait craché ce titre, tu débarques comme ça et tu me mets à nu, tu espères quoi ? Que je reste comme ça sans rien dire ? Qu’est-ce que tu veux de moi ?
—Oh, tu me fais de la peine, vraiment, moi qui espérais qu’on deviendrait amis…
Puis il perdit sa petite face angélique :
—Je voulais simplement te prévenir que je sais, mais que je ne suis probablement pas le seul. Comme tu t’en doutes sûrement déjà, Dusentier ne crois pas à la légende des cinq, mais il sait que tu es spécial et il t’en veux, je l’ai lu dans son esprit, fait attention à toi, cher petit porteur de mort.
Il lui fit un clin d’œil suivit d’un grand sourire avant de repartir vers le château.
Thanatos s’assit sur le ponton qui avançait sur le lac et mis ses pieds dans l’eau. Son chaton vint se frotter à lui pour le rassurer. Son ami était pensif et il sentait son trouble aussi en lui. Le jeune noble resta comme cela longtemps, séchant les derniers cours de la journée et même le repas du soir. Lorsque le soleil se fit bas à l’horizon, le familier rentra au château, laissant Thanatos seul, les pieds mouillés et les idées embrumées. Il repensait à ce William Kragen, à Dusentier, aux sbire du professeur de métamorphoses et aux autre élèves de l’école. Puis il pensa à Dendra, à ses parents à elle et enfin à son père et à sa mère. Il ne pensait que très rarement à elle. Il n’en avait gardé aucun souvenir, si ce n’était une image floue, issue du grand tableau que possédait son père et devant lequel il passait toutes ses journées. Finalement, après avoir versé une larme en mémoire de celle qui lui avait donné la vie et à qui il l’avait prise, il se leva et monta se coucher, la tête vide, fatigué.
La discussion qu’il avait eu avec William fut la chose la plus marquante de sa troisième année avec son acceptation au sein du conseil des anciens. Le reste de l’année se déroula sans incident, sans haut fait, sans rien qui ne soit intéressant à remarquer, des élèves se chamaillaient parfois, il y avait des hauts et des bas dans les études, un professeur fit une dépression suite à une mauvaise blague orchestrée par le conseil et à laquelle Than ne participa pas, il ne participa d’ailleurs à aucune des opérations décidées par le conseil. C’était son choix et William le respectait, bien que le fait qu’il eut accepter de manière assez rapide et sans concisions fut encore un autre point de questionnement pour Thanatos. Mais bien vite la fin de l’année arriva et avec elle les vacances. Plus le mois de juin était entamée, plus les étudiants avaient tendance à être fatigués et à être de mauvais poil et ce à cause des examens de fin d’année, tandis que Thanatos, lui, semblait revivre, il devenait souriant, impatient, voire gentil parfois. Ce revirement de façon d’être n’avait pas échapper au chef du conseil, qui en souriait intérieurement, lui n’avait pas la chance d’avoir quelqu’un qui l’attendait chez lui, une jeune amie, non, il était bel et bien, seul, enfin pas vraiment, il n’était plus jamais seul puisque son maître et toute la guilde des huit maisons était avec lui, et bientôt le jeune de Scylla aussi…